«On ne restera pas les bras croisés», dit Xavier Gret, le directeur général du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, l’industrie touristique québécoise a sorti l’artillerie lourde pour tenter de redorer le blason d’un secteur malmené par la pandémie.
Les besoins sont criants d’après le directeur général du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT), Xavier Gret. Au dernier trimestre de 2022 seulement, pas moins de 34 000 travailleurs manquaient à l’appel. Au bout du fil, il indique que ça représente pas moins de 14% des postes vacants au Québec.
«On attend encore les chiffres pour cet hiver, mais à mon avis, ce ne sera guère mieux. Plus on se rapprochera de la période estivale, pire ce sera», anticipe-t-il.
Même avant la pandémie, Xavier Gret tirait la sonnette d’alarme devant le besoin criant de personnel déjà observé alors qu’il était à la tête de l’Association hôtellerie Québec.
Puis, les nombreuses fermetures forcées des restaurants et autres attraits touristiques en 2020 et en 2021 ont fait fuir une partie de leur main-d’œuvre. «On est en mode rattrapage pour séduire ceux qui ont déserté le secteur», explique-t-il.
Trois chantiers
Le directeur général ne manque pas d’optimisme. Il rappelle que lors d’une étude menée en décembre 2021 auprès de «4200 employés, ex-employés et gens hors de l’industrie», 60% des personnes qui avaient quitté ont dit vouloir y retourner. «On essaie de les ramener».
Pour y arriver, le comité sectoriel de la main-d’œuvre, en partenariat avec l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et de Tourisme Laval, met donc en place trois mesures : des portes ouvertes — chose qui ne s’est jamais faite, d’après Xavier Gret —, une campagne numérique de valorisation et la création d’une carte avantages pour les professionnels de l’industrie.
Il souhaite ainsi, dans un premier temps, fait découvrir les dessous du tourisme. «On a des endroits extraordinaires pour ça, que ce soit sur un bateau des croisières AML ou l’arrière-scène de grands hôteliers», affirme le dirigeant.
Puis, aux travailleurs du milieu, des rabais pour profiter d’attractions touristiques dans 13 régions du Québec sont offerts. «On s’est basé sur des demandes qui nous ont été faites», raconte Xavier Gret.
L’organisme déploie ainsi à grande échelle un projet pilote d’abord orchestré par Tourisme Laval, Tourisme Lanaudière et Tourisme Charlevoix auprès de 200 entreprises et 1600 employés.
(Re) valoriser les emplois en tourisme
Grâce à ses initiatives, le CQRHT, l’Alliance et Tourisme Laval n’ont pas pour principal objectif de pourvoir des postes. C’est pourquoi ils ne se sont pas fixé de cible de recrutement précise. Ce qu’ils comptent surtout faire, c’est de (re) valoriser cette profession aux yeux de potentiels travailleurs, et de démontrer qu’il est possible d’y faire sa carrière.
Le taux d’inscription aux portes ouvertes, les réponses aux sondages envoyés aux participants de ces événements, les résultats de sa campagne numérique leur permettront d’évaluer le succès de la démarche.
«On pense sincèrement que ça devrait fonctionner. Sinon on ne le ferait pas, insiste Xavier Gret. Chose certaine, on ne restera pas les bras croisés.»
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