Pas question d'envoyer des responsables des ressources humaines pour représenter le mouvement coopératif. Ce sont donc des employés qui vont à la rencontre des candidats potentiels.

Desjardins a ciblé des catégories d'employés, les comptables agréés par exemple, dans les groupes professionnels où elle aimerait établir des contacts. C'est volontairement que ces ambassadeurs participent à des activités professionnelles. "C'est plus facile de poser des questions directement à des employés qu'à des recruteurs", explique Paul Sutherland directeur, remplacement, relève et carrière, à la Fédération des caisses Desjardins.

Miser sur la relève

Pour combler leurs besoins en matière de main-d'oeuvre, les institutions financières tournent également les yeux vers la relève. Depuis cinq ans, la Banque Laurentienne offre un programme de relève en gestion pour combler la demande pressante dans les postes de directeurs de succursale et de directeurs de service à la clientèle. "Ce sont des postes que nous avons en quantité importante et qui sont cruciaux, indique Denise Brisebois, première vice-présidente, ressources humaines. De plus, plusieurs directeurs seront admissibles à la retraite au cours des prochaines années."

Pendant un parcours durant de 12 à 18 mois, les participants, tant de l'externe que de l'interne, suivent une formation théorique et pratique. Jusqu'à maintenant, une trentaine de personnes l'ont suivie.

De son côté, Desjardins accueille quelque 80 finissants par année. Ils suivent une formation, sont parrainés dans leurs fonctions et effectuent des stages. "C'est un programme très coûteux, puisque ces jeunes reçoivent une formation tout en étant en emploi. Heureusement, nous avons un taux de conservation avoisinant 90 %", dit Carmen Comeau, directrice du développement des talents et de la relève.

Au bout du parcours de six mois, ils viennent grossir les rangs des conseillers financiers. De plus, le Mouvement a mis sur pied des systèmes de parrainage et de coaching pour favoriser l'intégration de ses employés.

Conserver ses talents

La Banque Nationale tente elle aussi de remédier à la pénurie de directeurs en favorisant le maintien en poste. "Cette année, nous avons instauré un processus d'intégration pour les nouveaux employés, indique Julie Lavoie, vice-présidente, gestion des talents et relations avec les employés.

"Comme notre structure est assez complexe, il faut qu'ils la connaissent, qu'ils rencontrent leurs nouveaux collègues et les autres secteurs avec lesquels ils interagiront."

Plusieurs reçoivent ensuite un entraînement qui peut s'étendre sur plusieurs mois. "Par exemple, les directeurs de services financiers sont formés dans des succursales-écoles. C'est une façon de les mettre en confiance lorsqu'ils intégreront leurs tâches", ajoute Mme Lavoie.