De gangster à chef d'entreprise

Publié le 14/01/2009 à 14:02

De gangster à chef d'entreprise

Publié le 14/01/2009 à 14:02

Deux entrepreneurs ont bravé tous les préjugés en lançant une école de gestion... dans une prison !

Persuadés que certains contrevenants avaient d'excellentes capacités managériales et feraient de bons chefs d'entreprise, Catherine et Steve Rohr ont établi l'école dans la prison Hamilton Unit à Bryan, près de Houston aux États-unis.

Surprenant! Au Québec, lorsqu'un Vincent Lacroix va en prison, c'est parce qu'il a détourné des fonds ou falsifié des bilans. Rien de très édifiant. Dans un article publié sur Rue89, les Rohr expliquent leurs pensées : « Qui, mieux qu'un chef de gang ou un dealer rompu, sait prendre des risques, gérer des employés et faire tourner les affaires ? »

En 2004, les jeunes entrepreneurs ont donc inauguré le « Prison Entrepreneurship Program », aussi connu sous le nom de PEP. Mais, il n'est pas facile de rentrer au PEP; les détenus doivent travailler fort et mériter leur chance.

Critères de sélection
• Remplir un questionnaire pointu de quinze pages
• Passer quatre examens écrits
• Passer onze entrevues pour mesurer la motivation et les capacités

Une fois les candidats choisis, les heureux élus suivent 350 heures de cours durant quatre mois. Pour suivre cet horaire chargé, les détenus ne peuvent regarder la télévision en soirée ni participer aux séances de musculation.

Description du programme
La formation du PEP fera l'envie de plusieurs. Inspiré par le curriculum de certaines des plus prestigieuses universités américaines, le programme comporte des rencontres régulières avec des PDG, des professionnels du capital-risque et des directeurs de banque. Ces derniers interviennent de façon bénévole. Des étudiants du MBA de Havard et Stanford, entre autres, se joignent également au PEP pour accompagner les étudiants.

Une fois la formation terminée
À leur sortie de prison, les nouveaux entrepreneurs ne sont pas laissés à eux-mêmes pour autant. Ils sont encadrés par deux universités de la région, qui organisent des réunions de travail pour les aider dans leur nouvelle vie.

Résultat : Entre 2004 et 2007, 370 détenus ont présenté leur plan d'entreprise pour obtenir leur diplôme. Parmi eux, 41 ont lancé leur propre entreprise, en ouvrant de petits commerces ou en faisant de l'artisanat. Encore mieux, quatre diplômés sur cinq se trouvent un emploi pour une réinsertion réussie.

De tous les diplômés du PEP, seulement une dizaine sont retournés derrière les barreaux. Le PEP a d'ailleurs gagné le prix du programme le plus innovant du Texas en 2007, remis par le département de justice criminelle.

Le financement du programme est possible grâce à des fondations, qui représentent la moitié des fonds, des particuliers (37 %) et des entreprises (14 %). Le budget, évalué à plus de 4,2 millions de dollars canadiens en 2008, ne bénéficie d'aucune subvention gouvernementale.

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