Sigrid Ellefsen mise sur la passion, la persévérence, l'engagement, la rigueur, la créativité et la compétence pour encadrer ses employés.
Malgré un diplôme universitaire en administration, la directrice régionale des ventes, marché émergent chez Telus Québec a accepté de commencer au bas de l'échelle, avec le salaire correspondant. Cependant, celle qui est reconnue pour sa fougue et pour ses idées originales a enfin trouvé un emploi à sa mesure. Elle a gravi les échelons pour devenir en un peu plus d'une décennie, directrice régionale des ventes chez Telus, à Montréal.
En dépit d'un poste qui occupe une grande partie de son temps, d'un mari et de deux enfants, elle a trouvé le moyen de donner de nombreuses conférences au cours des dernières années. En novembre, elle en a prononcé une à l'Université McGill sur le leadership des femmes dans les milieux affaires.
Avec un nom comme Ellefsen, grande et blonde de surcroît, la femme de 37 ans correspond tout à fait à l'image que l'on se fait des Scandinaves. Elle descend d'une famille d'origine norvégienne arrivée à Chicoutimi au début du 20e siècle. Ce qui lui vaut le surnom de " Danoise aux bleuets " que lui ont donné ses collègues.
Après avoir terminé un baccalauréat en administration des affaires en 1994, Sigrid Ellefsen accepte de suivre son mari, Fabien Gagnon, un médecin spécialisé en santé publique, à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. L'année suivante, elle réalise un projet étudiant financé par le gouvernement pour sensibiliser la population à l'environnement. Elle décroche en 1995 un emploi de secrétaire dans une petite société informatique. " Je gagnais 200 $ par semaine et je préparais le café du patron. J'ai trouvé très formateur le fait d'avoir commencé au bas de l'échelle. "
En 1997, elle est passée chez QuébecTel à titre de conseillère en communication, marché des affaires. Telus, qui a fait l'acquisition de l'entreprise entretemps, lui propose en 2002 d'ouvrir un bureau à Sherbrooke et d'occuper le poste de directrice de comptes, marché des affaires. " Mon mari m'a dit : Tu m'as suivi à l'époque, maintenant c'est mon tour ! ", raconte Mme Ellefsen.
Elle fixe des objectifs ambitieux
Après six ans passés en Estrie, elle caresse d'autres ambitions. Mme Ellefsen laisse savoir à son employeur qu'elle se sent prête pour un poste de gestionnaire. Elle suit un programme en leadership et se voit offrir, peu de temps après, le poste de directrice régionale des ventes, marché émergent (marché de la PME), à Montréal. " C'était un beau défi. J'avais une équipe à rebâtir ", explique la jeune femme, qui dirige sept directeurs de comptes, dont deux seulement étaient en poste lorsqu'elle est arrivée, en 2008.
Si Sigrid Ellefsen est plutôt discrète en entrevue, ses collègues n'hésitent pas à mettre en valeur ses qualités de gestionnaire. " Elle prévoit toujours les coups d'avance. Elle gère avec brio une équipe de vente et atteint des résultats fort impressionnants ", souligne une de ses collègues sur son profil du réseau social LinkedIn.
Elle met en pratique ce qu'elle prêche
Sigrid Ellefsen dit qu'elle n'a pas qu'un seul leader pour modèle. " Je m'inspire des différentes personnes que j'ai rencontrées au cours de ma vie. " Elle considère Jacques Bouchard, directeur des ventes de Telus pour Québec et Montréal, qu'elle connaît depuis plus de 15 ans, comme son mentor. Le principal intéressé dit d'elle qu'elle inspire confiance. " Elle ne parle pas pour rien dire. Et surtout, elle met en pratique ce qu'elle prêche. C'est comme cela qu'elle exerce son leadership. Sigrid est très respectueuse des gens qu'elle côtoie, ajoute M. Bouchard. " Le respect est une de ses forces. Pas de cachotteries avec elle ! "
" Sigrid a Telus tatoué sur le coeur ", confie un autre collègue. Elle est réputée pour se fixer des objectifs ambitieux, mais elle sait s'amuser le moment venu. " C'est une bonne vivante. Il y a du fun à avoir avec elle dans un party ", assure M. Bouchard. Tout comme Mme Ellefsen, Stéphanie Wells est originaire de Chicoutimi. Ce n'est qu'après avoir quitté leur ville natale que les deux femmes sont devenue des amies, il y a une quinzaine d'années. " Sigrid est la preuve qu'il est possible de réussir à la fois sa vie professionnelle et sa vie familiale. Elle a toujours de nouveaux projets et elle les mène à terme. "
S'attaquer au fléau du décrochage scolaire
Quand elle vivait sur la Côte Nord, Sigrid Ellefsen a pu constater l'effet désastreux des licenciements massifs de travailleurs ne détenant aucun diplôme. C'est ce qui l'a motivée à s'engager dans la lutte contre le décrochage scolaire.
Elle a donné des conférences dans des écoles secondaires et elle a siégé au conseil d'administration de la Fondation pour les élèves de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke avant de déménager à Montréal. En 2009, elle a dû cesser son engagement pour consacrer plus d'efforts à son nouveau rôle à Montréal. Elle compte bien s'engager de nouveau en 2010 auprès d'un organisme de la région de Montréal qu'elle doit encore choisir. " Un diplôme, c'est la meilleure assurance vie qu'on puisse se procurer ", dit-elle.
Telus, son employeur, décrète chaque année une journée, un samedi, où ses employés, d'un océan à l'autre, sont fortement encouragés à participer à une activité de bénévolat dans leur collectivité. Cette année, l'équipe de Mme Ellefsen a donné un coup de main à Moisson Montréal.
