Roland Charneux

Publié le 23/01/2010 à 00:00

Roland Charneux

Publié le 23/01/2010 à 00:00

Par Pierre Théroux

Le nom de Roland Charneux est associé à d'importants projets d'édifices verts érigés ces dernières années. Le dernier en lice : un triplex avant-gardiste, situé dans l'arrondissement montréalais de Verdun, qui produit autant d'énergie qu'elle en consomme en une année.

" C'est l'exemple d'une habitation futuriste ", dit Roland Charneux, vice-président exécutif de la firme Pageau Morel et associés (PMA).

Roland Charneux est entré à l'emploi de cette firme d'ingénieurs-conseils spécialisée en mécanique-électricité en 1976, dès la fin de ses études en génie mécanique à l'École Polytechnique de Montréal.

" Dès le début de ma carrière, je me suis intéressé aux questions d'efficacité énergétique ", dit l'ingénieur, agréé LEED depuis 2004, qui est aussi membre du U.S. Green Building Council.

En 2005, Roland Charneux a aussi été nommé Fellow de l'ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers). Ce titre lui a été décerné pour ses accomplissements dans le domaine des arts et des sciences des technologies environnementales.

Choix écologique

Le parcours professionnel de Roland Charneux témoigne de son intérêt pour la conception d'édifices peu énergivores. Il a été chargé de projet pour la construction du magasin de Mountain Equipment Co-op, au Marché Central, à Montréal. Il était notamment responsable des études d'énergie et de la simulation de l'éclairage naturel de ce premier bâtiment intégrant le développement durable et les concepts de bâtiment vert à Montréal. Ce projet s'est mérité plusieurs prix, dont deux à l'échelle internationale.

L'ingénieur a aussi participé à la conception du 740 Bel-Air, un bâtiment écologique qui abrite des bureaux et des entrepôts du gouvernement fédéral sur le site d'une ancienne fonderie dans le quartier montréalais de Saint-Henri.

L'édifice, dont la consommation d'énergie est de 50 % moins élevé que les recommandations du Code, modèle national de l'énergie pour les bâtiments, a reçu la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design).

Autre projet : la conception des travaux de mécanique-électricité des pavillons Lassonde de l'École Polytechnique de Montréal, qui devenait ainsi le premier établissement universitaire au Canada à obtenir la certification internationale LEED. Le projet a aussi reçu le trophée Léonard 2006 de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec, dans la catégorie Bâtiment mécanique électricité.

Dans tous les cas, " il faut constamment avoir à l'esprit les concepts d'efficacité énergétique ", dit M. Charneux.

Une des premières étapes de son travail sera de concevoir un modèle informatique qui permettra de structurer l'enveloppe du bâtiment. L'ingénieur déterminera ensuite les meilleurs systèmes pour ventiler, chauffer et climatiser l'édifice.

De plus en plus vert

Les critères LEED sont de plus en plus populaires. Cependant, il faut les voir comme une grille d'analyse, et non comme un outil de conception, dit-il.

" On peut construire des bâtiments en intégrant des principes de développement durable, sans nécessairement rechercher l'accréditation ", précise-t-il.

L'intérêt pour les projets de construction qui intègrent les concepts de développement durable s'accentue, tant dans les secteurs industriel et commercial que résidentiel, note Roland Charneux.

" Le mouvement a d'abord été lancé par les institutions publiques. Mais le privé a emboîté le pas et s'y intéresse de plus en plus ", dit-il.

Et les initiatives se multiplient dans les nouvelles constructions comme lors de projets de rénovation, souligne l'ingénieur dont le rôle est notamment de sensibiliser les promoteurs à l'utilisation des nouvelles technologies environnementales.

" Il est important de les informer des solutions disponibles. Il faut éviter de se faire reprocher, des années plus tard, de ne pas leur avoir parler de géothermie ou d'énergie solaire ".

Nouvelles technologies

La réalisation de tels projets témoigne de la tendance à construire l'avenir en pensant développement durable. Pour ce faire, l'industrie devra déployer des technologies existantes et en évolution, mais encore onéreuses pour certains. " Le coût reste parmi les défis à relever ", reconnaît M. Charneux. Mais, précise-t-il, " les mentalités changent et les gens acceptent de plus en plus que le rendement de l'investissement soit plus long que souhaité ".

Selon lui, les technologies qui mettent de l'avant les systèmes de géothermie et d'énergie solaire sont appelés à se propager au Québec au cours des prochaines années.

Il imagine entre autres l'émergence de parcs géothermiques ou photovoltaïques qui alimenteront plusieurs habitations résidentielles, des quartiers dans certains cas, ainsi que des parcs industriels, plutôt qu'une seule maison ou une seule entreprise.

Un développement qui, pour les ingénieurs, entraîne " la nécessité de trouver des solutions à l'intégration des diverses technologies ", dit Roland Charneux.

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