Après le drone jouet, le drone professionnel arrive

Publié le 04/08/2017 à 13:20

Après le drone jouet, le drone professionnel arrive

Publié le 04/08/2017 à 13:20

Photo: Shutterstok

Après avoir été développé, puis utilisé pendant des décennies à des fins surtout militaires, est apparu ces dernières années le drone jouet. Souvent vendu pour une bagatelle –on l’a même retrouvé sur les tablettes d’Alimentation Couche-Tard -  ce dernier est essentiellement utilisé pour le plaisir, au même titre par exemple que le train électrique, à une autre époque.

Mais plus récemment, le drone a franchi une nouveau jalon: à cheval entre l’engin de surveillance et l’objet de loisir, le drone est de plus en plus utilisé pour des fins professionnelles, en appui ou en soutien de tâches qui seraient autrement trop difficiles, dangereuses, ou carrément trop coûteuses.

Par exemple, la Garde côtière canadienne fait usage de drone pour surveiller les mouvements de glaces dans l’Arctique, des agriculteurs de la Montérégie l’utilisent pour mieux cerner les besoins de leurs cultures, l’industrie touristique s’en sert pour la production de vidéos promotionnelles, tandis que les pétrolières et minières s’en servent pour l’inspection de leurs installations, tant aériennes que  souterraines.

Charles Vidal, ancien pilote de drones en Afghanistan, devenu gestionnaire de projet en robotique aérienne au Conseil national de recherches du Canada (CNRC), s’étonne encore de toutes les fonctions que le drone parvient à intégrer.  À l’aide de caméras infrarouges, un drone parvient aujourd’hui à inspecter des pipelines enfouis sous terre. Il permet aussi de filmer et prendre des mesures de qualité de l’air de centrales nucléaires désaffectées. 

Et loin de demeurer spectateur de la situation, l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) a développé ces dernières années un drone capable non seulement de survoler des installations électriques d’importance mais aussi d’entrer en contact physique avec l'infrastructure afin de l'inspecter ou même la réparer. Une véritable avancée technologique dans l’industrie du drone, selon M. Vidal.

Guère besoin d’en rajouter pour réaliser que le potentiel de développement du drone professionnel est énorme et que ce créneau, bien qu’encore naissant, a déjà atteint une vitesse de croissance rarement égalée dans d’autres secteurs. 

«On observe actuellement une croissance comparable à ce qu’a pu connaître l’industrie de l’aviation à une autre époque. Mais à une vitesse dix fois supérieure!», soutenait récemment Jean Laroche, directeur de la recherche et du développement aéronautique du Centre québécois de formation aéronautique (CQFA).  

Le dernier rapport d’Euroconsult sur le sujet, publié en juin de 2016, tend à lui donner raison. Selon ses auteurs, les drones professionnels devraient représenter un marché de 26 G$US dans dix ans, contre seulement un 1 milliard de dollars US actuellement.

Il s’agit là des activités économiques générées par les drones professionnels à usage civil et commerciaux, incluant leur fabrication, leur exploitation, ainsi que tous les services associés.

L’évolution du cadre réglementaire dans un certain nombre de pays, et les développements technologiques des plateformes et capteurs, entre autres, contribueront à l’émergence d'applications commerciales nouvelles, soutiennent les auteurs.

L’agriculture est actuellement le plus grand utilisateur de ces engins professionnels (40% des unités en service), devant les secteurs de la vidéo/cinéma et de l’ingénierie/infrastructure de transport, estime Euroconsult.

L’Asie, l’Europe et l’Amérique du nord sont les plus grands marchés régionaux. Fort de 20 ans d’expérience, le Japon est le pays le plus mature dans cette industrie. L’Australie, le Canada, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis sont les autres pays leaders.

La croissance attendue de l'industrie pourrait créer une congestion de l'espace aérien, redoutent certains. En 2025,  prévoit Euroconsult, le nombre de drones utilisées à des fins commerciale ou professionnelle atteindra 600 000 unités, soit nettement  plus que les quelques 30 000 déjà en service. Cette croissance dépendra beaucoup, selon les pays, de l’évolution du cadre réglementaire, en particulier sur l’utilisation de l’espace aérien en milieu urbain pour des services de livraison.

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