Entrevue n°241: Nicolas Lesur, fondateur d'Unilend et président de Financement participatif France


Édition du 28 Mars 2015

Entrevue n°241: Nicolas Lesur, fondateur d'Unilend et président de Financement participatif France


Édition du 28 Mars 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Certains critiquent l'infiltration des banques sur les plateformes de financement participatif, estimant que c'est une dérive du concept. Que répondez-vous ?

N.L. - Il fallait s'attendre à ce que les institutions financières veulent y être. Leur métier change. Les institutions financières sont conscientes que des plateformes comme Unilend constituent une partie de l'avenir de leur industrie. Il revient aux acteurs du financement participatif d'encadrer la participation des institutions financières afin qu'elles n'écrasent pas les prêteurs individuels. Et, bien sûr, de nous assurer que les banques n'ont accès à aucune information privilégiée sur les projets d'investissement.

D.B. - Vous estimez même que la présence des banques sur ces plateformes profite aux investisseurs individuels. Expliquez-nous.

N.L. - En effet, n'oubliez pas que les investisseurs du financement participatif sont généralement peu expérimentés. Savoir qu'une banque s'intéresse au même projet de financement qu'eux peut les rassurer.

D.B. - Et que cette présence profite aussi aux entreprises qui sollicitent du financement sur ces plateformes...

N.L. - J'ai vécu deux krachs boursiers, celui de 2001 et celui de 2008. J'en ai retenu qu'en présence d'un choc, tous les investisseurs ne se comportent pas de la même façon. Certains s'accrochent, d'autres partent. Pour limiter les dégâts, une entreprise a tout avantage à avoir plusieurs catégories d'investisseurs.

D.B. - Pourquoi les banques financent-elles ces projets sur les plateformes de financement participatif plutôt que par l'intermédiaire de leur propre réseau ?

N.L. - Les entreprises qui affichent des projets sur des plateformes comme la nôtre ne s'adresseraient pas au réseau financier traditionnel. Ces projets échappent donc aux banques, parce que le processus qu'elles imposent est trop lourd. Sur notre site, l'investissement est réuni en deux à trois semaines. Auprès des banques, il faudrait deux à trois mois. Les banques nouent donc des partenariats avec les plateformes pour récupérer des projets qui leur échappent.

D.B. - Qui sont les prêteurs de votre plateforme ?

N.L. - Unilend a 4 000 prêteurs qui ont financé 115 entreprises. La moitié d'entre eux ont moins de 40 ans et les trois quarts, moins de 50 ans. Ils prêtent, en moyenne, 300 euros (environ 400 $) par projet. Cette formule, simple et souple, s'inscrit dans le comportement des investisseurs plus jeunes.

D.B. - Unilend était la seule plateforme de prêt participatif il y a 16 mois. Aujourd'hui, en France, une dizaine d'entre ellesattendent leur enregistrement. Quelle est la prochaine étape ?

N.L. - Dans notre secteur, le succès exige une masse critique. Il faut suffisamment de projets pour attirer des investisseurs et vice versa. Nous amorçons une phase de multiplication des acteurs qui sera suivie d'une consolidation. Seules quelques plateformes resteront. Et ce seront des acteurs européens plutôt que nationaux. Depuis un an, la Commission européenne mène des consultations afin de définir un cadre européen pour le financement participatif.

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