Alors que des entreprises se lancent dans la mise en valeur de gaz de schiste au Québec - surtout sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, la filiale canadienne du géant français Total songe à se lancer dans ce marché au Canada.

Le gaz de schiste, une source non traditionnelle de gaz naturel, connaît un boom fulgurant aux États-Unis. Cela a contribué à propulser l'offre et à faire chuter le prix de la molécule en Amérique du Nord depuis deux ans.

En entrevue, Jean-Michel Gires, président de Total E&P Canada, a expliqué que la filiale de la pétrolière française pourrait s'inspirer de l'expérience de Total dans l'exploitation de gaz de schiste aux États-Unis.

" Nous pourrions étendre cette expérience ailleurs qu'aux États-Unis, et le Canada en fait partie ", dit-il, sans préciser les régions du pays qu'il juge intéressantes. Au Canada, les principaux gisements de gaz de schiste se trouvent en Alberta et au Manitoba, où sont aussi situées les principales réserves traditionnelles de gaz naturel, selon l'Office national de l'énergie. On recense aussi des gisements au Québec, les schistes d'Utica, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent.

Le président de Total E&P Canada a effectué une tournée médiatique au Québec à la mi-mars pour défendre la stratégie de l'entreprise d'exploiter des gisements de sable bitumineux en Alberta. Ceux-ci ont mauvaise presse en raison des gaz à effet de serre qu'ils entraînent.

Un partenariat au Texas

Aux États-Unis, Total a investi 2,3 milliards de dollars américains pour créer une coentreprise avec Chesapeake Energy, le deuxième producteur de gaz naturel du pays, qui exploite un gisement de gaz de schiste dans le nord du Texas.

Il s'agit des schistes de Barett, la plus importante source de gaz de schiste en production en Amérique du Nord, selon Reuters. Total a pris une participation de 25 % dans le projet, mais Chesapeake Energy demeure l'exploitant du projet.

M. Gires précise que la participation de Total dans ce projet vise à développer l'expertise du groupe dans l'exploitation de gaz de schiste.

M. Gires n'a pas donné d'échéancier pour une éventuelle exploitation de gaz de schiste au Canada.

" Vu l'importance croissante du gaz non traditionnel, qui bouleverse complètement l'économie et les perspectives de cette ressource, je ne serais pas surpris que mon groupe s'intéresse de plus en plus à ce type de gisements. "