Mes chefs de direction favoris


Édition du 20 Juin 2015

Mes chefs de direction favoris


Édition du 20 Juin 2015

 

Les choix de Luc Girard, gestionnaire de portefeuille, équipe Noël-Girard, Valeurs mobilières Desjardins (VMD)

1. Warren BUFFETT, président et chef de la direction de Berkshire Hathaway

«Ce qui m'interpelle chez Warren Buffett, c'est qu'avec une philosophie d'investissement toute simple, le buy & hold [acheter et conserver], il est parvenu à de grands résultats», dit Luc Girard, qui s'intéresse au plus célèbre des investisseurs américains depuis qu'il a 15 ans.

Warren Buffett est parti de presque rien, note M. Girard. Il a acheté les premières actions de sa société de gestion, Berkshire Hathaway, en 1962 avant d'en prendre le contrôle en 1965. Au cours des 50 dernières années, en acquérant de grands blocs d'actions dans des sociétés majeures comme American Express ou Coca-Cola, il a réussi à dégager un rendement annualisé moyen de 21,6 %, soit plus du double des 9,9 % de l'indice américain S&P 500.

«Il gère encore une entreprise qui a une valeur de 350 G $ US, c'est un fait d'armes exceptionnel pour quelqu'un qui aura 85 ans en août», dit M. Girard. C'est l'un des hommes les plus riches du monde, avec une valeur estimée à 70 G$ US. «Mais il continue de se payer un petit salaire de 100 000 $ US par année...»

Le gestionnaire de portefeuille précise que certains de ses clients détiennent des actions de Berkshire Hathaway. Au prix actuel, autour de 140 $ US, il les considère comme «bien évaluées».

2. Tim COOK, président et chef de la direction d'Apple

Longtemps relégué dans l'ombre du défunt Steve Jobs, Tim Cook a relevé le défi de la succession «avec brio jusqu'à maintenant», estime Luc Girard. Contrairement au fondateur d'Apple, dont le caractère abrasif est documenté, Tim Cook offre au contraire un visage «très, très humain».

«Steve Jobs, c'était la bougie d'allumage, mais Tim Cook [arrivé chez Apple en 1998] était le fil conducteur», illustre M. Girard. Sans Cook et ses qualités de communicateur, Apple n'aurait jamais connu autant de succès, croit-il.

Plusieurs étaient sceptiques après le décès de Jobs, en 2011. Mais Tim Cook «a tout livré à la perfection». Le gestionnaire de VMD souligne qu'Apple a vu ses revenus et bénéfices doubler depuis qu'il est à sa tête, tandis qu'en quatre ans, la valeur de l'action a triplé.

Il a aussi amené Apple sur des voies que Steve Jobs avait écartées. Il a réussi à percer dans les pays émergents, comme en fait foi l'entente avec China Mobile pour la distribution de l'iPhone. Il a lancé l'Apple Watch, qui ne faisait pas partie des projets du fondateur décédé. Récemment, il a annoncé le service en ligne Apple Music. La société a plus d'une centaine de nouveaux brevets dans ses cartons. «Il a donné un nouvel élan à Apple», conclut M. Girard, qui détient des actions du géant de Cupertino depuis environ trois ans. Il estime qu'elles représentent toujours «un bon achat».

3. Hunter HARRISON, président et chef de la direction du Canadien Pacifique

Tout comme Benoit Brillon, Luc Girard estime que Hunter Harrison a eu un parcours exceptionnel.

Homme de chemins de fer pendant toute sa carrière, «il a fait le ménage au Canadien National» (CN) lorsqu'il en est devenu le numéro deux après que le CN a acquis en 1999 l'américaine Illinois Central, dont il était alors le président. Le CN, rappelons-le, était une société d'État fédérale un peu sclérosée jusqu'à sa privatisation en 1995.

En succédant à Paul Tellier à la présidence en 2003, il a imprimé encore davantage sa marque. «Les marges bénéficiaires ont été à la hausse, et il en a fait une belle société», affirme Luc Girard.

Selon le gestionnaire de VMD, Harrison est en train de refaire le coup avec le Canadien Pacifique (CP). «Il a repris la même recette. Le CP a maintenant une croissance plus soutenue, génère plus de flux de trésorerie, affiche de meilleurs ratios opérationnels et le service est meilleur. C'est même mieux que le CN, ce qui est encore plus intéressant.»

M. Girard détient des actions du CP dans ses portefeuilles et considère que le titre est toujours un achat, car il y a encore du potentiel haussier.

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