Entrevue n°147: John Borthwick, ex-VP techno de Time Warner, PDG de Betaworks

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Entrevue n°147: John Borthwick, ex-VP techno de Time Warner, PDG de Betaworks

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Par Diane Bérard
D.B. - Les entreprises Web ont tellement la cote qu'on voudrait imposer leur fonctionnement et leur tempo à tous les secteurs. Est-ce réaliste ?

J.B. - C'est réaliste et souhaitable. Il est naïf de vouloir conserver une version industrielle du monde. Le développement d'un produit n'est pas une activité fermée. L'univers Web a montré qu'il s'agit d'un processus continu auquel collaborent les clients. Les entreprises, surtout les plus grandes, ont beaucoup à apprendre de l'agilité du Web. Ce sera probablement l'héritage de notre secteur au monde des affaires.

 

D.B. - La vitesse tue...

J.B. - L'entrepreneuriat est un processus darwinien : vous évoluez ou vous disparaissez. Pour la plupart des entreprises, la vitesse est un actif. Cela correspond aux contraintes de temps et d'argent que le marché impose.

D.B. - Le monde des affaires devient très polarisé entre grandes entreprises et start-ups, chaque clan ayant des défenseurs et des détracteurs...

J.B. - C'est vrai, et bien trop simpliste. Nous devrions plutôt diviser le monde entre les entreprises qui innovent et celles qui n'innovent pas. L'obsolescence ne frappe pas que les «vieilles» entreprises. eBay et Yahoo! ont elles aussi perdu leur lustre.

D.B. - En quoi votre passage chez Time Warner en tant que v.-p. techno vous a-t-il servi ?

J.B. - Je ne peux pas dire que j'arrivais à accomplir beaucoup. Soyons francs, il est très difficile de développer une stratégie pour d'aussi vastes organisations. Par contre, ces organisations constituent d'excellentes écoles. J'y ai appris énormément.

D.B. - Comment stimule-t-on l'entrepreneuriat ?

J.B. - La recette est la même partout : du talent, du financement, une culture du risque, un appétit pour l'innovation. Ce qui varie d'un État à l'autre, ce sont les proportions de chaque ingrédient.

D.B. - L'élection de François Hollande est, selon vous, une très mauvaise nouvelle pour l'entrepreneuriat français. Pourquoi ?

J.B. - L'entrepreneuriat fleurit dans un environnement non interventionniste. La société doit accorder de la valeur aux accomplissements individuels. La France a longtemps occupé une position de leader. Pensez à l'introduction du Minitel. À la démocratisation de la bande passante. Autant d'initiatives qui ont facilité l'entrepreneuriat. Le gouvernement socialiste de François Hollande compromet cette avance.

D.B. - New York, votre ville, a été finaliste pour le titre de ville la plus innovante du monde. On dirait bien que c'est la saveur du mois...

J.B. - Le New York techno a ce qu'il faut pour être durable. Le secteur s'est construit à partir des forces naturelles de la ville : les médias, la publicité, le commerce de détail. Ce ne sont pas des choix artificiels. Et puis, les premiers employés de la première génération de start-ups quittent pour fonder leur entreprise. C'est le début d'un autre cycle. Ce qu'il manque à New York, ce sont quelques grandes entreprises locales, des Facebook. Mais on y arrive.

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