" Pour un entrepreneur, l'ego est une arme à deux tranchants "

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 11:26

" Pour un entrepreneur, l'ego est une arme à deux tranchants "

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 11:26

Par Diane Bérard

Sarah Prevette vole au secours des entrepreneurs du monde entier. À Toronto, mais aussi à Paris, New York, Londres, Boston et Montréal, elle organise des événements d'entraide entre entrepreneurs. C'est le fondement même de son entreprise, Sprouter.com. Lancé en 2009, ce site est une sorte de ligne 911 pour entrepreneurs : ils y posent les questions qui les empêchent d'avancer... ou de dormir. À l'autre bout du clavier, des experts et des entrepreneurs aux feuilles de route variées répondent bénévolement. À 28 ans, l'Ontarienne est elle-même une entrepreneure en série. Si ses premières entreprises sont tombées dans l'oubli, Sprouter.com lui mérite une place dans le " Top 30 under 30 " du magazine Inc.

Diane Bérard La première entreprise que vous avez lancée, à 21 ans, a fait faillite. Cette situation vous a-t-elle poussée à démarrer sprouter.com, un site d'aide aux entrepreneurs ?

Sarah Prevette - Probablement. J'étais convaincue qu'Upinion [un site destiné aux jeunes où il était question de tendances et de célébrités] serait mon allée simple pour la gloire. Je me voyais déjà sur la page couverture des magazines d'affaires ! Deux ans plus tard, j'ai fermé boutique, à court d'argent. En 24 mois, j'ai commis mille et une erreurs. J'étais isolée. J'aurais eu besoin de conseils, d'un mentor. C'est ce qu'offre le site Sprouter.com. Vous pouvez y poser toutes les questions que vous voulez, il y a toujours un expert pour y répondre. Vous profitez aussi des réponses données aux autres membres de la communauté.

D.B. - Quelle proportion de la faillite d'Upinion attribuez-vous à votre ego ?

S.P. - Une grande partie. L'ego est une arme à deux tranchants : il en faut une bonne dose pour croire suffisamment en son idée d'entreprise. Mais, une confiance en soi excessive obscurcit l'esprit critique et vous pousse à sous-estimer les défis. Depuis Upinion, j'ai appris la patience. Je découpe les défis en petites tranches. Et, surtout, j'accepte qu'il y ait des défaites.

D.B. - Une première faillite est-elle nécessaire pour devenir un bon entrepreneur ?

S.P. - Non. Il existe plusieurs niveaux d'échec avant la faillite. Tous les entrepreneurs vivent des revers; c'est la façon dont nous composons avec ces écueils quotidiens qui fait de nous un bon ou un moins bon entrepreneur.

D.B. - Quelles sont les trois principales causes de faillite en affaires ?

S.P. - D'abord, votre produit ne répond à aucune demande. Rien n'a été entrepris pour sonder la clientèle cible. Convaincu d'avoir une idée géniale, vous tentez de combler un besoin qui n'existe pas. Il arrive aussi qu'on démarre sur la bonne voie en sondant les clients potentiels au début du projet. Mais on fait ensuite cavalier seul, et le produit ou le service final s'éloigne du véritable besoin. Et puis, il y a les cas où vous manquez tout simplement d'argent. Tout projet d'entreprise est au moins trois fois plus long que prévu à démarrer et exige trois fois plus d'argent...

D.B. - Votre service est offert en ligne et les entrepreneurs n'ont pas à s'identifier. Cela explique-t-il son succès ?

S.P. - Il est évident que c'est moins douloureux pour l'ego ! Plus pratique aussi, puisque vous y avez accès au moment qui vous convient. Et c'est gratuit. Pour le client, c'est une combinaison parfaite.

D.B. - Votre service est gratuit. Parfait pour le client, moins gagnant pour vous...

S.P. - Depuis le démarrage, en novembre 2009, nos revenus proviennent d'" anges financiers " ainsi que de commandites. Le temps est venu de passer à une autre étape : monétiser notre service. L'exercice n'est pas simple : le modèle d'affaires retenu ne doit pas aliéner notre communauté. Et puis, il doit respecter nos valeurs : nous avons fondé cette entreprise pour combler un besoin, pour aider, et non pour bâtir une grande entreprise. Pour l'instant, nous avons à peine trempé le bout de notre orteil dans le dossier de la monétisation.

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