Comment lutter contre la fraude


Édition du 25 Janvier 2014

Comment lutter contre la fraude


Édition du 25 Janvier 2014

Par Pierre Théroux

Photo: iStock

Les cas de fraude et de corruption au Québec ne cessent de faire les manchettes. Si ces abus semblent concentrés dans les entreprises québécoises de génie et de la construction, dans les faits, ils peuvent frapper toutes les entreprises et font peser sur elles des coûts importants.

Les PME, qui ont tendance à avoir moins de mécanismes de contrôles anti-fraude, en seraient même plus fréquemment victimes que les plus grandes. Une PME sur quatre aurait été victime de fraude, estime l'Association of Certified Fraud Examiners (ACFE).

S'il existe plusieurs mécanismes de prévention, comme les audits ou les vérifications internes, les fraudes «sont beaucoup plus susceptibles d'être détectées par dénonciation que par toute autre méthode», soulignait Steve Harrar, président de la section montréalaise de l'ACFE, lors d'une conférence portant sur les fraudes internes, organisée en novembre par Les Affaires.

Il y a un an, le CA de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) adoptait une Politique de signalement en matière de fraudes et irrégularités. «Nous avions déjà des mécanismes de signalement, mais nous voulions les rendre plus transparents et en étendre la portée», explique Olivier Beauregard, directeur de l'audit interne à l'AMT.

Les appels de dénonciation, qui auraient auparavant été adressés au secrétaire général, peuvent maintenant être faits à un numéro externe et sont gérés par une firme indépendante. «Nous voulions que les gens aient davantage confiance, en plus d'assurer la confidentialité des appels», souligne M. Beauregard.

Les employés qui auraient peur des représailles n'ont toutefois rien à craindre. «Peu d'employeurs ou d'employés le savent, mais un article du code criminel stipule qu'un employeur commettrait une infraction s'il prenait des sanctions disciplinaires ou congédiait un employé dénonciateur», indique Stéphane Eljarrat, associé du cabinet Davies Ward Phillips & Vineberg.

La provenance des signalements est aussi un plus grand gage de succès. Voilà pourquoi la ligne de signalement mise en place par l'AMT n'est plus seulement à l'usage exclusif des employés, puisque les fournisseurs et autres partenaires d'affaires peuvent aussi l'utiliser.

«Les statistiques montrent que moins de la moitié des signalements proviennent des employés. Nous ne voulions pas nous priver des autres sources de signalement possibles», dit M. Beauregard. En effet, plus de 45 % des signalements sont transmis par des clients et des fournisseurs, tandis que 40,5 % proviennent d'employés, indique l'ACFE.

Des coûts de 3,2 milliards

Les fraudes internes coûteraient 3,2 G $ aux entreprises canadiennes chaque année, estime l'Association des comptables généraux accrédités du Canada. «Il faut détecter les cas de fraude et de corruption le plus rapidement possible, car les risques financiers sont grands», rappelle M. Eljarrat.

Outre les coûts directs, il y a aussi les risques d'atteinte à la réputation, la résiliation de partenariats ou encore la détérioration des relations avec la clientèle, les fournisseurs et même les employés.

Les détournements d'actifs sont de loin les abus les plus fréquents, représentant plus de 86 % des cas, mais ces stratagèmes causent la plus faible perte, qui s'élève en moyenne à 120 000 $. En revanche, la falsification des états financiers a été impliquée dans moins de 8 % des cas, mais génère une perte moyenne d'un million de dollars.

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