10 choses à savoir mercredi

Publié le 09/11/2016 à 09:07, mis à jour le 09/11/2016 à 13:31

10 choses à savoir mercredi

Publié le 09/11/2016 à 09:07, mis à jour le 09/11/2016 à 13:31

Par Yannick Clérouin, Alain McKenna et Julien Abadie

Point 10: Les Simpsons nous avaient pourtant prévenus.

Bon mercredi, voici 10 informations qui méritent votre attention en ce mercredi 9 novembre.

1-Il y a un 2e vainqueur de cette élection présidentielle: la marijuana. En parallèle de l'élection américaine, plusieurs états américains devaient se prononcer par voie de référendums sur la légalisation du cannabis. La Californie, le Nevada et le Massachusetts ont voté oui à la légalisation de l'usage récréatif, alors que la Floride, le Dakota du Nord et l'Arkansas se sont prononcés en faveur de son usage médical. Seul l'Arizona a voté par la négative. L'adoption de cette légalisation dans un état aussi peuplé, puissant et influent que la Californie pourrait être un tournant majeur à l'échelle internationale selon des experts interrogés par le Guardian. Le marché de la marijuana dans cet état serait aussi grand que ceux du Colorado, de Washington, de l'Oregon et de l'Alaska combinés. «Quand je parle avec des interlocuteurs au Mexique et que je leur demande ce qui pourrait transformer le débat autour du cannabis, la réponse est toujours la même: quand la Californie la légalisera», explique Ethan Nadelmann, directeur exécutif de la Drug Policy Alliance. Nous y sommes.

2-Il faut sauver Twitter pour le bien de la démocratie. C'est le cri d'alarme lancé par le site Stratechery dans un long papier mixant à la fois analyse et considérations personnelles. En se servant de l'exemple du rachat du Washington Post par Jeff Bezos, Ben Thompson explique comment la même technologie qui a détruit l'écosystème des médias traditionnels peut être utilisée pour le reconstruire sur des bases neuves. Leur couverture exemplaire de la campagne et surtout la variété des angles, des formats, des supports et de leur diffusion est la preuve selon l'auteur que les médias peuvent encore donner efficacement de la voix. C'est là qu'intervient le parallèle avec Twitter. Dans le contexte d'un monde médiatique de plus en plus régit par les algorithmes de Facebook qui emprisonnent ses utilisateurs dans la même sphère d'opinion, Thompson explique que la neutralité chronologique et technologique de Twitter est un antidote redoutable. Certes, des faussetés et rumeurs y circulent, mais elles y sont automatiquement et rapidement démenties, et surtout elles ne sont filtrées par aucun algorithme avant de parvenir à l'utilisateur. À bien des égards, Twitter est finalement bien plus humain dans son traitement de l'information que Facebook. Pour Thompson, ce réseau social peut faire pour l'ensemble de la société, ce que Jeff Bezos a fait à l'échelle d'un média: utiliser la technologie pour sauver la démocratie.

3-La stratégie de Facebook en intelligence artificielle n’est pas ce que vous pensez. L’ambition du petit empire de Mark Zuckerberg n’est pas d’insérer un assistant personnel et virtuel dans votre poche. C’est de trouver l’aiguille dans la botte de foin d’information que ses milliards d’utilisateurs produisent chaque jour, et livrer cette information de façon structurée au bon utilisateur, au bon moment. C’est du moins ce qu’explique Mike Schroepfer, directeur technologique de Facebook, dans un billet publié hier dans la salle de presse virtuelle du site. «L’IA permet de traduire les publications d’amis parlant des langues différentes, et filtrer l’actualité selon les préférences de l’utilisateur», explique Shcroepfer. «Mais ça va aller plus loin: on pourra détecter et reproduire le style d’une œuvre d’art pour personnaliser chacune des images d’une vidéo. Nous pourrons créer des commandes basées sur les gestes de l’utilisateur. On reconnaîtra les expressions du visage et effectuer des opérations en conséquence.» Sans parler de l’impact que ça aura en réalité virtuelle, où Facebook est aussi très présente. «La vision informatique amènera une nouvelle forme de réalité virtuelle qui ira au-delà des PC et des mobiles.» Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est ambitieux…

4-Votre entreprise devrait bannir les boissons sucrées de ses bureaux et voici pourquoi. L’Université de Californie à San Francisco a décidé d’interdire la vente de boissons sucrées sur son campus, les remplaçant par de l’eau, du thé et des jus de fruits sans sucre ajouté. Le New York Times explique que la transition a pris quatre mois, et que ça a grandement aidé certains des quelque 24 000 employés à réduire de façon substantielle leur consommation de soda, certains buvant trois cannettes par jour avant cette initiative. En moyenne, la consommation quotidienne de soda par les employés de l’Université a baissé du quart. Des chercheurs suivent justement actuellement 214 employés afin de vérifier l’effet de cette mesure, et même si les résultats ne sont pas encore publiés, ils affirment avoir perçu des effets positifs. Ce n’est pourtant pas facile d’implanter une telle politique : l’industrie des boissons gazeuses dépense annuellement plusieurs millions de dollars afin d’empêcher les autorités publiques de réglementer la vente de leurs produits.

5-En Bourse, l’onde de choc provoquée par l’élection de Donald Trump s’est estompée après une réaction initiale fort négative. Wall Street recule tout de même fortement mercredi matin. Les indices S&P 500, Dow Jones et Nasdaq tombent de 1,65%, 1,61% et 2,03% dans les négociations sur les contrats à terme précédant l’ouverture officielle. Le baril de pétrole Brent, la référence au Québec, prend 0,11% à 46,09$US. Lisez notre revue de marché complète.

6-Prêts à vous tuer à l’ouvrage? Au Japon, le Karoshi est un mal qui continue d’affliger le monde du travail. Les autorités du pays tentent de mettre fin à une pratique qui est profondément ancrée dans la culture, la dictature de la performance. Matsuri Takahashi, 24 ans, est mort par excès de travail en décembre dernier après avoir fait plus de 100 heures supplémentaires par mois chez Dentsu, la multinationale publicitaire qui a notamment acheté l’agence montréalaise Bos en 2012. Le Nikkei Asian Review raconte qu’au Japon, le temps supplémentaire excessif a été accepté comme une réalité de la vie au sein de nombreuses entreprises japonaises, pas seulement chez Dentsu. Certains métiers exigent de longues heures de travail et les bons salaires le justifient, se dit-on. Bien que les entreprises mettent en place des mesures pour atténuer ce phénomène, il ne s’éteindra pas du jour au lendemain, souligne le quotidien. Le 24 octobre dernier, les bureaux du siège social de Dentsu étaient encore remplis d’employés vers 22h. À la suite d’une descente du bureau du Travail de Tokyo, l’entreprise a décidé de fermer les lumières à 22h afin de forcer les employés à rentrer à la maison. «Il est ainsi possible de faire travailler un salarié 7 jours sur 7, de jour comme de nuit, sans être hors la loi», expliquait récemment à l’AFP Shigeyuki Jo, consultant en ressources humaines et ex-salarié de Fujitsu, qui précise que «60% des sociétés cotées ont des salariés qui franchissent la ligne rouge de risque de mort par excès de travail» (karoshi).

7-Pour éviter de vous faire karoshi...prévenez le surmenage avant qu’il ne ruine votre carrière en surveillant ces 7 signes précurseurs. Forbes fait le tour de la question: problèmes de santé, interactions compliquées à la maison, difficulté à prendre les bonnes décisions, le fait de ramener le boulot à la maison, épuisement et négativité chronique... Le burn-out peut survenir lorsque votre travail n'est pas gratifiant, mais plus souvent qu'autrement, il se produit parce que vous ne prenez pas soin de vous, écrit le collaborateur de Forbes. Celui-ci raconte que Arianna Huffington, fondatrice du média qui porte son nom, a failli perdre un oeil à cause de travail excessif. Elle était si épuisée par son travail qu'elle s'est évanouie et a cogné sa tête sur le coin de son bureau. On peut vite s'oublier à cause du boulot, mais l'épuisement, lui, ne vous épargnera pas. Un texte à lire pour mieux prévenir.

8-Émissions polluantes: l’industrie automobile peut facilement faire mieux. C’est la conclusion à laquelle on peut arriver en lisant l’étude du réputé Consumer Reports sur l’évolution de la consommation d’essence moyenne de chacun des constructeurs vendant leurs véhicules aux États-Unis. En somme, ils sont parvenus à faire mieux que la limite gouvernementale, établie à 8,1 litres aux 100 kilomètres en 2015. La moyenne de l’industrie est à 8 l/100 km tout rond. Consumer Reports estime qu’à ce rythme, la consommation moyenne des voitures vendues en Amérique du Nord sera de 4,7 litres aux 100 km d’ici 2025. La norme américaine pour cette date oscille entre 3,6 et 5,1 litres aux 100 km. Signe qu’il est toujours possible de s’améliorer, les fabricants ont fait mieux que la norme chaque année depuis 2012.

9-À l'agenda mercredi, le premier ministre Philippe Couillard rencontre la consule générale des États-Unis à Québec, Allison Areias-Vogel(14h45, cabinet du premier ministre). Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, tient un point de presse pour commenter l'élection présidentielle américaine(12h45, Hall de l'Assemblée nationale). Symposium national sur la nutrition(9h à 12h15, Centre Mont-Royal).

10-Pour vous faire relativiser les résultats des élections américaines, un extrait des Simpsons. Le populaire sitcom a prédit plus d’une fois que Donald Trump deviendrait président des États-Unis, dont il y a 16 ans, raconte Business Insider. Dans l’extrait qui suit, on voit Lisa qui vient d'être élue pour lui succéder et qui mentionne: «Nous avons hérité d’une grave situation budgétaire du président Trump». Dans une entrevue accordée au Guardian en octobre, le créateur de The Simpsons, Matt Groening, avait mentionné qu’il avait choisi Trump en 2000 parce que c’était le nom le plus absurde qui lui venait en tête à l’époque, ce qui est encore vrai aujourd’hui. «Cela va au delà de la satire.» Du génie s’il en est. Mieux vaut en rire...

Sources: Les Affaires, communiqués, Nikkei Asian Review, PC, AFP, Forbes, Guardian.

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