Québec octroie un soutien financier de 56M$ à Alstom

Publié le 09/03/2021 à 10:33, mis à jour le 09/03/2021 à 13:23

Québec octroie un soutien financier de 56M$ à Alstom

Publié le 09/03/2021 à 10:33, mis à jour le 09/03/2021 à 13:23

Par Denis Lalonde

(Photo: Getty images)

Le gouvernement du Québec va octroyer 56 millions de dollars sous forme de prêt à Alstom Canada afin d’assurer la pérennité des emplois du site de production de La Pocatière.

«Cette contribution financière permettra à l’entreprise d’effectuer, dès avril prochain, divers investissements en vue d’accroître la productivité de l’usine. Ces investissements rendront possible la réalisation de nouveaux mandats de production à l’usine de La Pocatière. Ils favoriseront ainsi le retour au travail d'employés et le maintien d'un minimum de 400 emplois pour les cinq prochaines années et de 350 par la suite jusqu’à la fin de 2029», lit-on dans le communiqué détaillant l’annonce.

Le prêt contient une clause de «pardon», ce qui signifie que si Alstom respecte le plancher d'emplois jusqu'en 2029, elle n'aura pas à rembourser le prêt. Si les emplois ne sont pas maintenus comme prévu, l'entreprise devra rembourser le prêt avec intérêts.

Malgré l'annonce de ce matin, il ne faut pas s'attendre à ce que la fabrication des voitures du Réseau express métropolitain (REM), qu'Alstom doit réaliser en Inde, soit transférée à Montréal. «L'intention, ce serait d'avoir tous les contrats donnés au Québec. On veut avoir de l'achat québécois. Par contre, nous avons des règles bilatérales avec les ententes de libre-échange aux États-Unis et en Europe et nous voulons respecter les processus. La raison pourquoi nous voulons aider La Pocatière, c'est pour les rendre plus productifs encore pour qu'en bout de piste, les contrats puissent être gagnés en suivant un processus légalement responsable», explique le ministre de l'Économie et de l'Innovation, Pierre Fitzgibbon, en conférence de presse.

«On voulait assurer la poursuite des activités de l'usine et la protection de l'expertise québécoise dans le domaine du rail. La croissance économique du Québec est directement liée au maintien d'emplois spécialisés et au développement de secteurs d'avenir comme l'industrie ferroviaire et de la mobilité durable et électrique», a ajouté M. Fitzgibbon.

L'investissement doit aussi permettre à Alstom de moderniser l'usine. Les travaux s'amorceront en avril. L’investissement est principalement constitué d’équipements et de machinerie qui permettront d’automatiser certains procédés. Tout cela doit permettre à l’usine de La Pocatière de relever son niveau de productivité. «Avec cette amélioration de productivité, La Pocatière va être capable de concurrencer des usines présentes dans des pays à faibles coûts», a déclaré David Van der Wee, directeur général matériel roulant et composants pour les Amériques d’Alstom.

Ce dernier assure que le bénéfice d'augmenter la productivité de l'usine sera de loin supérieur aux emplois qui pourraient être supprimés en raison de l'automatisation de certains procédés. «Ce qu’on gagne en performance et en efficacité offre la possibilité de gagner plus de contrats ici. L'objectif est toujours de chercher à rivaliser avec les pays à faibles coûts par la technologie et la productivité. En misant là-dessus, on sera capables de sécuriser des emplois à long terme», dit-il.

 

100 emplois maintenus d'ici 2022

Les travaux devraient être réalisés avant la fin de 2022 et Alstom devrait y investir environ 25 millions de dollars. À ce moment, l'usine de La Pocatière pourra amorcer la fabrication de 205 voitures SkyTrain pour l'entreprise TransLink à Vancouver. Ce contrat obtenu par Bombardier Transport et annoncé en décembre dernier est d'une valeur de 723 millions de dollars.

Des travaux seront également réalisés pour contribuer à la livraison de 113 véhicules ferroviaires pour la New Jersey Transit, aux États-Unis.

D'ici le début des travaux pour la réalisation de ces deux contrats et le rappel massif des employés mis à pied, Alstom prévoit maintenir une centaine d'emplois à l'usine. 

«Dès 2022, l'entente prévoit le maintien de 400 emplois jusqu'en 2026 et de 350 jusqu'en 2029, mais c'est un minimum. Sans vouloir mettre de pression à mes collègues d’Alstom, on s’attend à beaucoup plus d’emplois que ça», a ajouté Pierre Fitzgibbon.

David Van der Wee assure qu'Alstom travaille pour assurer un niveau d'activité à La Pocatière pendant la durée des travaux de modernisation, alors que le contrat pour la fabrication des voitures Azur du métro de Montréal se terminera en août ou en septembre. «Nous allons réaliser des travaux avec MetroLink, de Toronto, et pour des véhicules au New Jersey», dit-il.

Bombardier Transport, qui fait maintenant partie du groupe Alstom, emploie environ 1 400 personnes au Québec, dont 700 au siège social des Amériques et au Centre de prototypage, situés à Saint-Bruno-de-Montarville.

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