Pénurie de propane: les Teamsters répliquent et jettent le blâme sur le CN

Publié le 22/11/2019 à 13:48

Pénurie de propane: les Teamsters répliquent et jettent le blâme sur le CN

Publié le 22/11/2019 à 13:48

Par La Presse Canadienne
Une locomotive du CN.

(Photo: 123RF)

Le ton montait entre la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le syndicat représentant quelque 3200 cheminots, vendredi, au quatrième jour d'une grève dont les négociations ne donnent toujours pas de signe de progrès.

Selon la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), la pénurie de propane évoquée au Québec «serait fabriquée de toutes pièces» par la société ferroviaire, qui a décidé de prioriser d'autres marchandises.

La plus importante compagnie ferroviaire au pays est loin de fonctionner à plein régime en raison du débrayage, mais «plus de 1800 ingénieurs de locomotives et plus de 600 superviseurs» continuent d'exploiter des trains.

«On doit se demander si le CN refuse de transporter du propane afin de créer une crise et forcer une loi spéciale de retour au travail, s'est demandé le président de la CFTC, Lyndon Isaak, dans un communiqué. Le fait que ces trains ne transportent pas de propane relève d'une décision d'affaires du CN.»

Vendredi avant-midi, l'entreprise ferroviaire établie à Montréal n'avait pas répondu à cette sortie de la partie syndicale. 

Jeudi, le premier ministre François Legault avait estimé que les réserve de propane du Québec, utilisé notamment pour chauffer des hôpitaux et des résidences pour personnes âgées en plus d'alimenter les séchoirs à grain de nombreux agriculteurs, seraient épuisées d'ici quelques jours.

Environ 85% du propane consommé par le Québec est acheminé par voie ferroviaire, principalement depuis Sarnia, en Ontario.

Le CN a réfuté les affirmations des Teamsters à l'effet que les points en litige concernaient des enjeux de santé et de sécurité. Selon le transporteur, le désaccord porte plutôt sur les salaires, alors que la rémunération moyenne d'un chef de train est de 114 000$.

Même si les négociations se poursuivaient en présence des médiateurs fédéraux, il n'y a pas eu de «progrès substantiel» depuis le déclenchement de la grève, selon la CFTC.

Alors que le gouvernement Trudeau écarte pour le moment la possibilité d'adopter une loi spéciale afin de forcer un retour au travail, les appels à un dénouement rapide de ce conflit de travail ont continué à se multiplier.

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a notamment envoyé une lettre au ministre des Transports, Marc Garneau, et sa collègue au Travail, Filomena Tassi, afin de les inciter à «favoriser le dialogue» et d'intervenir si l'impasse perdure.

«Si le conflit ne trouve pas l'issue par la négociation, le CPQ vous demande d'adopter des mesures exceptionnelles pour régler la situation rapidement pouvant aller jusqu'à l'adoption d'une loi spéciale, a fait valoir son président et chef de la direction, Yves-Thomas Dorval. Bien que ce genre solutions ne soit pas optimal, dans le contexte actuel, elles sont incontournables.»

De leur côté, les Producteurs de grains du Québec (PGQ), qui réclament des «actions immédiates» de la part d'Ottawa, tablent sur une manifestation qui se tiendra lundi.

Déjà confrontés à une saison des récoltes difficile en raison des conditions météorologiques, de nombreux agriculteurs sont incapables de faire sécher les grains récoltés puisqu'il manque de propane pour alimenter leurs séchoirs.

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