« Au même moment, cette chute des prix de l'énergie a laissé plus d'argent dans les poches des consommateurs. Les Canadiens magasinent donc pour des produits non volatils et soutiennent le niveau des prix », explique Avery Shenfeld, économiste en chef chez CIBC.
Il prévoit également un renversement prochain de la tendance baissière des niveaux des prix de l'énergie qui devraient reprendre une faible croissance durant les prochains mois. Cette reprise risquerait d'entraîner dans son sillage les prix de beaucoup d'autres secteurs, dont le transport de marchandises et l'industrie aérienne. Les consommateurs pourraient donc faire face à une inflation un peu plus forte d'ici la fin de 2010.
Avery Shendeld rappelle toutefois que cette inflation devrait demeurer sous la fourchette cible des 2% de la Banque du Canada. Cette faiblesse du niveau des prix devrait permettre à la banque centrale de conserver ses taux directeurs à un bas niveau afin de s'assurer de ne pas étouffer la reprise économique dans une éventuelle stratégie de sortie.
Rappelons que plusieurs économistes ont manifesté leurs inquiétudes face à une remontée prématurée des taux directeurs. Selon eux, il faut absolument continuer d'appliquer les divers programmes de stimulation afin de soutenir la reprise économique naissante.
L'économiste en chef de la CIBC prédit également que la reprise économique américaine ne viendra pas stimuler le Canada de façon aussi imposante qu'initialement prévu puisque les dépenses de consommation devraient rester derrière les investissements publics en termes de taille et d'importance en 2009 et en 2010.
« Le protectionnisme ainsi qu'une atténuation dans les dépenses gouvernementales qui se dirigeront plutôt vers des industries qui importent peu de produits canadiens devraient atténuer l'influence positive de la reprise américaine sur nos industries locales », ajoute Avery Shendeld.