La voie se dégage pour Stella-Jones

Publié le 09/04/2011 à 00:00, mis à jour le 26/04/2011 à 16:21

La voie se dégage pour Stella-Jones

Publié le 09/04/2011 à 00:00, mis à jour le 26/04/2011 à 16:21

Par Marie-Claude Morin

Il n'y a pas à dire, la machine est repartie pour Stella-Jones. (Tor., SJ, 40,10 $) C'est du moins ce qu'ont conclu analystes et gestionnaires après l'annonce des derniers résultats trimestriels du fabricant de traverses de chemin de fer. Surtout, les analystes tablent sur un dégagement durable plutôt que sur une éclaircie passagère. Ils ont d'ailleurs bonifié substantiellement leurs prévisions de profit et leurs cours cibles sur le titre.

« La vigueur du trimestre a surpris un peu tout le monde, d'où la forte réaction du titre en Bourse », commente Christine Décarie, vice-présidente du Groupe Investors. Le marché est enfin rassuré : les sociétés ferroviaires ont lâché le frein, qu'elles tenaient enfoncé depuis le début de la crise économique. Parallèlement, les nombreux projets dans les ressources naturelles propulsent la demande de poteaux, l'autre produit principal de Stella-Jones.

Conséquemment, les surprises ont été nombreuses. Les ventes ont crû de 104 % au cours du dernier trimestre de 2010, atteignant 133 millions de dollars (M $) par rapport à des attentes de 116 M $. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) représente une marge de 15,4 %, tandis que la direction prévoyait de 14,5 à 15 %. Quant au bénéfice net ajusté de 0,61 $ par action, il dépasse de 17 % les attentes de 0,52 $.

Selon Pierre Lacroix, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, le meilleur reste à venir. « Stella-Jones n'est qu'au début de la reprise. L'industrie s'améliorera encore en 2011 et en 2012, ce qui se traduira par une expansion des marges », dit-il. Grâce à cette reprise et aux synergies qu'elle peut encore dégager de Tangent, acquise au début de 2010, Stella-Jones pourrait afficher une marge de BAIIA de 18 à 20 % en 2012, estime M. Lacroix.

En plus des synergies, Tangent permet à la société québécoise de décrocher des contrats grâce à une offre de produits et services plus complète et à une meilleure couverture géographique, juge Hugues Bourgeois, de la Financière Banque Nationale. Résultat, l'entreprise semble ravir des parts de marché à son principal concurrent, Koppers.

Les cibles sont rares

Typiquement, Stella-Jones réalise une acquisition par année, un rythme qu'elle risque d'avoir du mal à maintenir. « Elle semble commencer à manquer de cibles potentielles », dit Jeff Mo, gestionnaire de portefeuille associé chez Mawer Investment Management. Il reste peut-être une grosse occasion d'acquisition dans les poteaux et une plus petite dans les traverses de chemin de fer.

Une forte majoration du dividende ou le versement d'un dividende spécial confirmerait un tel tarissement, prévient M. Mo. « Le marché interpréterait cela comme une mauvaise nouvelle puisque ça signalerait la fin de la croissance par acquisitions. Chez Mawer, par contre, ça nous prendrait une augmentation ou un dividende spécial très important pour nous faire réagir. »

Après avoir augmenté son dividende deux fois en un an - de 11 % en août 2010 et de 20 % en mars 2011 -, Stella-Jones reviendra probablement à une augmentation annuelle, croient les experts.

Le titre est pleinement évalué aux yeux de Jeff Mo. « Mais il peut être intéressant si on cherche un rendement de 8 à 10 % », ajoute-t-il.

De son côté, Christine Décarie s'attend à une majoration du multiple d'évaluation à 14 ou 15 fois les profits, ce qui représenterait un cours de 44 $.

Les sociétés ferroviaires recommencent à commander. Avec leurs importants volumes, elles entrent maintenant dans une période de rattrapage.

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