Contrat aux Américains : Via Rail s'en lave les mains

Publié le 02/12/2009 à 13:15

Contrat aux Américains : Via Rail s'en lave les mains

Publié le 02/12/2009 à 13:15

Via Rail se défend d’avoir octroyé un contrat de 20M$ à une entreprise de Milwaukee pour la remise à niveau de 12 voitures-lits. Photo : Bloomberg

Via Rail Canada rejette tout blâme fait à son endroit dans le dossier des contrats de la société d’État attribués à une compagnie américaine.

Dans une réponse à l'Association des manufacturiers d’équipements de transport et de véhicules spéciaux (AMETVS), le président et chef de la direction de Via Rail, Paul Côté, défend sa décision d’octroyer un contrat de 20M$ à Avalon Rail, une entreprise de Milwaukee, au Wisconsin, pour la remise à niveau de 12 voitures-lits.

«En tant que société d’État, nous nous devons d’utiliser les fonds publics de façon judicieuse et respectueuse des contribuables», écrit le président de Via, dans une lettre datée du 24 novembre dernier, et dont lesaffaires.com a obtenu copie.

Ce contrat, annoncé le 30 octobre dernier, vise la remise à niveau des 12 voitures-lits en acier inoxydable du train transcontinental, mieux connu sous le nom de le Canadien. Ces travaux sont financés à même les fonds de 407 M$ destinés aux améliorations du rail voyageurs. Ces fonds ont été octroyés dans le cadre du Plan d’action économique du gouvernement canadien.

Le président de Via, Paul Côté, rappelle que la société d’État est liée aux règles qui régissent l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) selon lesquelles toute entreprise nord-américaine peut soumissionner aux appels d’offres la société d’État.

Au-delà du simple respect de la politique du plus bas soumissionnaire, Via soutient avoir choisi Avalon Rail pour «sa vaste expérience dans ce type de travaux de finition minitieuse, sa connaissance étendue du matériel roulant et la capacité démontrée par Avalon Rail auprès des autres clients».

Peu convaincu

Cette réponse n’a pas réussi à convaincre l’association des manufacturiers de transport, qui regroupe quelque 350 entreprises membres au Québec.

L’AMETVS estime plus précisément que le président de Via contourne «la vraie question la vraie question sur l’investissement local et le maintien d’emplois de qualité au pays.»

En contexte économique difficile et «d’iniquité des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis», l’AMETVS estime que la vitalité économique canadienne et la prospérité de l’industrie du transport public passent par des mesures d’encouragement à l’achat local.

« Nous maintenons que, devant l’incapacité des gouvernements à s’entendre sur les mesures à prendre pour rétablir l’équité des échanges commerciaux du secteur des transports publics, les organismes de transport canadiens doivent agir en bon citoyen corporatif en prenant conscience des bénéfices d’investir localement et en se donnant les moyens pour y parvenir», affirme Denis Robillard, le directeur général de l’association.

Les cas du métro de Montréal (60% de contenu canadien exigé) et celui des tramways de Toronto (25% de contenu canadien exigé) démontrent parfaitement, à son avis, la capacité qu’ont les sociétés publiques d’exiger des mesures un contenu local.

Buy America Act

La législation américaine, indique l’AMETVS, que l'entente de l'ALÉNA (Buy America Act) ne s'applique pas aux projets de transport financés par le gouvernement fédéral américain.»

L'AMETVS espère l’adoption d’une telle clause au Canada afin que les manufacturiers et les sous-traitants d’ici cessent de perdre des contrats canadiens au profit des entreprises américaines sans pouvoir soumissionner à leur tour sur ceux du secteur des transports publics américains.

 

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