Prioriser le développement hors du Canada

Publié le 08/10/2009 à 15:16

Prioriser le développement hors du Canada

Publié le 08/10/2009 à 15:16

Par Alain Duhamel

Un ingénieur canadien sur cinq doit son gagne-pain en tout ou en partie aux activités internationales de sa firme, selon Ingénieurs Canada, l'organisme qui regroupe les ordres professionnels du génie.

Avec les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, le Canada compose le quatuor mondial des plus grands exportateurs de services d'ingénierie. En 2007, l'exportation représentait une affaire de 3,3 milliards de dollars qui comptait pour 18,3 % des revenus des firmes canadiennes de génie-conseil, selon Statistique Canada.

Au Québec, la même année, les mandats internationaux comptaient pour 30 % des revenus des sociétés d'ingénierie et ont rapporté près de 1 milliard de dollars. Au pays, le génie québécois reste celui qui s'exporte le plus. Et, contrairement à ce qui se produit dans plusieurs autres secteurs d'activité, les États-Unis pèsent de moins en moins dans le bilan canadien à l'étranger : leur part est passée de 50 % en 2005 à 46 % en 2007. L'Afrique, avec près de 20 % des revenus, représente le second marché d'exportation des services canadiens de génie.

Les coupes d'Ottawa font mal aux firmes de génie Dans une étude publiée en mars dernier, Ingénieurs Canada conclut que les fluctuations du dollar canadien n'ont pas eu d'effets notables sur l'activité internationale. Toutefois, les politiques d'aide au développement du gouvernement Harper désavantagent les sociétés canadiennes. En 2007, Ottawa a retranché 28 millions de dollars des 54 millions alloués à la coopération industrielle et a réorienté l'Agence canadienne de développement international (ACDI) vers d'autres champs d'action que celui de l'aide directe.

Depuis 1978, les bureaux d'ingénieurs avaient recours au programme de coopération industrielle de l'ACDI pour financer jusqu'à 75 % des études préparatoires et des études de faisabilité des projets d'infrastructure à l'étranger. Elles prenaient ainsi une longueur d'avance sur leurs rivales étrangères quand venait le temps de proposer leurs services à l'étape de la réalisation. Plusieurs sociétés québécoises ont pu ainsi prendre pied à l'étranger et y prospérer.

Mais pour demeurer dans le peloton des chefs de file mondiaux, les ingénieurs canadiens devront, selon Ingénieurs Canada, être à la fine pointe de l'innovation et accroître leur expertise dans les partenariats public-privé (PPP) et autres formes de mandat dans lesquelles l'ingénieur-conseil agit comme partie prenante à la réalisation des projets.

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