Parlez-vous IFRS ?

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 06/12/2011 à 16:56

Parlez-vous IFRS ?

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 06/12/2011 à 16:56

Par Marie-Claude Morin

Dès la fin de mars 2011, des entreprises ont commencé à publier leurs résultats selon les normes comptables internationales, aussi appelées IFRS. La valeur de l'entreprise change peu ou pas du tout, mais la lecture des documents financiers, si.

La conséquence la plus marquée est sans conteste la quantité d'informations divulguées. " Il y a aura beaucoup plus de notes et d'explications qu'avant. Une entreprise dont les états financiers faisaient 30 pages en aura peut-être qui en feront 50 ", dit John Cochrane, associé délégué en certification chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Les IFRS favorisent le recours à la juste valeur marchande, mais laissent plusieurs éléments aux choix des entreprises. " Les IFRS se basent sur des principes plus que sur des règles ", explique Michel Bergeron, associé en certification chez Ernst and Young. En revanche, les entreprises doivent détailler et justifier leurs choix de méthode comptable, leurs estimations, leurs hypothèses et leurs paramètres. Elles doivent aussi présenter des analyses de sensibilité pour les postes plus à risque, par exemple les devises et les régimes de retraite.

Trop d'information ?

" La divulgation accrue est très intéressante pour les lecteurs aguerris, mais ceux qui le sont moins trouveront peut-être que ça fait beaucoup d'information ", dit M. Bergeron. La clé pour adapter sa lecture réside en partie dans la note de passage, incluse dans les nouveaux états financiers. " C'est très important de bien la comprendre, puisqu'elle explique l'impact de la transition pour chaque entreprise ", dit Philippe Thieren, associé et leader des IFRS chez PwC au Québec.

Les effets varieront beaucoup selon les industries et les entreprises. Ils seront palpables dans les sociétés immobilières, qui évalueront différemment leurs immeubles, mais minimes chez les distributeurs, qui continueront à comptabiliser leurs revenus et leurs inventaires de la même manière.

L'impact sera aussi plus important pour les institutions financières, qui se conformeront aux IFRS à compter de leur exercice terminé en octobre 2012, puisque les nouvelles règles feront apparaître les prêts en titrisation au bilan. Quant aux entreprises manufacturières, l'effet dépendra des activités de chacune, explique M. Bergeron.

Toutes les sociétés cotées en Bourse et dont l'exercice financier se termine le 31 décembre 2011 doivent se convertir aux IFRS dès leur premier trimestre. Elles peuvent toutefois modifier leurs choix jusqu'à la fin de l'exercice en cours, à condition d'en expliquer la raison dans leurs notes.

Un délai d'un an a été accordé aux entreprises de services publics assujetties à des tarifs réglementés - comme Hydro-Québec ou Gaz Métro -, vu la complexité de l'application des IFRS dans leur cas.

Plusieurs appels à venir

Le défi pour les émetteurs sera de rendre cette masse d'information et tous ces changements digestibles pour les investisseurs.

"Les entreprises les plus à risque de voir leur titre fluctuer sont celles qui n'expliqueront pas bien la transition ", estime M. Cochrane.

Pour éviter que cela n'arrive, plusieurs émetteurs feront comme Bombardier et SNC, et tiendront une conférence téléphonique à l'intention des investisseurs portant spécifiquement sur les IFRS au cours des prochains mois.

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