« Vous voulez quelqu’un de charismatique, de grandiose et qui possède un certain instinct de tueur, explique-t-il. Ce sont des caractéristiques que l’on peut traditionnellement attribuer aux individus considérés comme psychopathes. Je ne dis pas que votre patron pourrait vouloir vous tuer, non, mais il possède peut-être plus de traits de caractère en commun avec les psychopathes que la population en général. »
Parmi ces traits de personnalité, on retrouve un grand charisme, une absence de conscience, un goût pour le contrôle et le pouvoir. Ils seront narcissiques et auront une vision du monde « dominant dominé ». De plus, ce sont des individus qui vivent de façon nomade en changeant souvent de lieu de résidence au fil de leurs méfaits.
« C’est le côté sombre du charisme, quelqu’un de charmant à l’extrême qui n’a aucune conscience. Avec eux, tout est dans le style de la présentation et il n’y a pas de substance, indique Robert Hare. Les émotions sont très superficielles. »
Ces justement du côté des émotions que l’individu aux tendances de psychopathe se distingue de ses semblables puisqu’il ne les ressent pas comme la majorité de la population. Ses choix seront toujours logiques, froids, et faits dans l’optique de la réalisation d’un objectif.
« Ils font la différence entre le bien et le mal, ce qu’ils peuvent et ce qu’ils ne peuvent pas faire, mais il n’y a pas de connotation émotionnelle (fierté ou culpabilité) liée à l’une ou à l’autre des notions, spécifie l’auteur. Lorsqu’ils seront confrontés, ils soutiendront qu’ils jouaient selon les règles ou offriront de faux repentirs sans jamais vraiment tenter de changer leurs comportements. »
« Ils peuvent choisir de faire la bonne chose, mais seulement si c’est dans leur intérêt », ajoute-t-il.
Le chercheur souligne d’ailleurs qu’il faut faire très attention lorsqu’on a affaire à un tel individu. Il faut à tout prix tenter de le sortir de l’organisation sans oublier que l’instinct de survie de l’individu aux tendances de psychopathe le poussera souvent à tenter de faire du chantage, à travers des informations qu’il aura collectées durant son passage dans l’entreprise, ou à carrément poursuivre sont ancien employeur.
« Le milieu bancaire est le meilleur exemple, on donnera à l’ancien employé une très belle prime de départ en lui écrivant de très belles lettres de recommandation afin qu’il aille travailler pour le concurrent. N’importe où, sauf dans ma cour », souligne Robert Hare.