Desjardins: 16 ans de transactions aux Bahamas

Publié le 13/03/2014 à 16:43

Desjardins: 16 ans de transactions aux Bahamas

Publié le 13/03/2014 à 16:43

Cacher son argent au chaud

Pourquoi cacher de l’argent aux Bahamas ? «C’est une question très importante, c’est le nœud gordien», convient l’ancien directeur de LB&T, André Lamothe... sans répondre.

À la Banque Laurentienne, la vice-présidente aux affaires publiques ne donne pas de détails non plus. «Dans le contexte où on n’a plus d’activités là-bas, je suis mal placée pour vous dire pourquoi les clients transigeaient là-bas», dit Galdys Caron.

Poser la question, c’est y répondre, croit de son côté Daniel Dubois, l’un des neuf conseillers de VMD congédiés en 2011 pour des transactions non déclarées aux Bahamas. Selon lui, tout le système financier collaborait pour faciliter l’évasion fiscale. «Vers la fin des années 1990, la Nationale, Desjardins et toutes les banques canadiennes favorisaient l’exode des clients à l’étranger», insiste Daniel Dubois, aujourd’hui chez Mackie Research Capital Corporation.

C’était la glorieuse époque des comptes offshore à gogo. En 1999, les conseillers en placement les plus payants de la Financière Banque Nationale, dont Marc Dalpé, se rendaient à l’Atlantis Hotel de Nassau pour un séjour de détente et de formation, baptisé «Club du président». Sur place, des tapes dans le dos, mais aussi une importante promotion de l’utilisation des comptes de la National Bank of Canada (International).

«Il y avait une mise en marché des banques de Nassau auprès des firmes de placement», raconte le prolifique conseiller, aujourd’hui chez Richardson GMP. L’intérêt étant de pouvoir cacher de l’argent.

«Les banques aidaient les clients à ne pas payer leurs impôts», assure Daniel Dubois. Maintenant que les autorités et les institutions financières ne le tolèrent plus, «on fait quoi avec ces clients ?» questionne-t-il.

Desjardins, en tout cas, plaide le «bris de confiance» pour avoir congédié les conseillers en 2011. «Nous on a des normes de qualité, des règles strictes, dit le porte-parole André Chapleau. Ils ont signé un manuel où on exige de déclarer les transactions hors registres.»

Or, quatre des neuf conseillers ont reconnu ne pas l’avoir fait en audiences disciplinaires devant l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), et ont été condamnés pour ces incartades.

Bref, les paradis fiscaux sont passés de mode. Comme des vieux fumeurs, les neuf anciens conseillers de VMD ont gardé leur vieux vice trop longtemps... et l'ont payé de leur emploi au mouvement coopératif.

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