«Je pars avec un fort sentiment du devoir accompli»- Ève-Lyne Biron, présidente de Biron Groupe Santé


Édition du 02 Août 2014

«Je pars avec un fort sentiment du devoir accompli»- Ève-Lyne Biron, présidente de Biron Groupe Santé


Édition du 02 Août 2014

Une longue réflexion

Au début, l'idée de partir lui semblait farfelue, car elle était animée par un fort sentiment de responsabilité à l'égard de l'entreprise héritée de son père. Il lui a fallu presque deux ans pour apprivoiser cette possibilité et trois autres pour passer à l'action.

«Les plus grandes décisions prennent beaucoup de temps. C'est ce que je dis aux jeunes entrepreneurs. Les gens veulent des résultats rapides, mais il y a des décisions qui prennent du temps. C'est normal et c'est correct. La réflexion avance et des choses arrivent dans la vie qui confirment ou qui infirment qu'on prend la bonne décision. Il ne faut jamais perdre de vue l'objectif. Le processus peut être long, dévier un peu, mais si on ne perd pas l'objectif de vue, on va toujours y arriver.»

Outre la responsabilité du bien familial, Ève-Lyne Biron a dû faire face à un autre enjeu de taille.

«Le plus difficile dans ma situation, c'était de reconnaître que j'avais autre chose à donner. J'avais passé tant d'années à faire la même chose que j'avais du mal à m'imaginer faire autre chose. L'idée de laisser la fonction et le prestige qui vient avec n'était pas un enjeu pour moi, mais entrevoir ce que je pouvais faire m'a pris du temps. Mes amis m'ont dit à quel point c'était extraordinaire, ce que j'avais réalisé, et puis j'ai fini par me dire que si j'avais réussi ça, je devrais pouvoir réussir quelque chose d'autre. Ça peut paraître surprenant, mais c'est une question de confiance en soi...»

Croissance de deuxième génération

Ève-Lyne Biron part avec «un très fort sentiment du devoir accompli» et avec la fierté d'avoir assuré la longévité de l'entreprise.

«Ma plus grande réalisation, à mon avis, est d'avoir réussi la transition à la deuxième génération. Ce n'était pas gagné d'avance. Je suis fière aussi d'avoir réussi à créer autant d'emplois et d'avoir maintenu la culture familiale dans une entreprise qui grossissait», dit celle qui s'est allié une équipe très loyale, dont neuf membres de la direction qui ont passé une dizaine d'années à ses côtés. «C'est difficile de les quitter», admet-elle.

Si elle pouvait refaire son parcours, Ève-Lyne Biron prendrait le temps d'aller travailler ailleurs avant de prendre la relève de son père, histoire de gagner de l'expérience et de s'ouvrir à d'autres manières de faire. Sinon, pas de regrets.

Autour d'elle, les gens soulignent le courage dont elle fait preuve pour changer de cap. Et elle sent que ça lui en a pris pour sauter dans le vide. Mais elle est sereine et sourit à l'idée de voyager plus et de reprendre le temps de jouer au golf, sa première passion, qui l'a menée à l'équipe canadienne de 1989 à 1992.

«Je vis bien avec l'inconnu, les défis, un peu d'incertitude. C'est intéressant, quand on fait un choix de carrière comme celui-là, de ne pas être rendue à l'épuisement pour choisir. On prend ainsi de meilleures décisions. Je suis contente de choisir en toute lucidité, avec une énergie abondante à investir dans plein d'autres projets.»

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