RSW veut installer des hydroliennes au fond du fleuve

Publié le 22/09/2009 à 17:16

RSW veut installer des hydroliennes au fond du fleuve

Publié le 22/09/2009 à 17:16

RSW a une nouvelle idée pour fournir de l'électricité renouvelable au Québec : des hydroliennes. Complètement immergées, ces turbines produisent de l'électricité à partir du mouvement de l'eau, mais sans exploiter la force de gravité produite par une chute, comme c'est le cas pour les turbines de centrales hydroélectriques classiques.

" Nous avons différents sites à l'étude près de Montréal ", dit Georges Dick, pdg de la firme d'ingénierie québécoise. C'est là l'originalité du concept de RSW. En Europe et dans l'Est du Canada, les producteurs d'électricité installent des hydroliennes près des côtes, pour exploiter les marées. Mais la firme compte miser uniquement sur le courant puissant et régulier du cours d'eau en installant deux turbines de 250 kilowatts (kW) chacune dans le fleuve Saint-Laurent. C'est un petit projet pilote de 10 millions de dollars, tout juste capable d'alimenter 150 foyers québécois. Mais selon M. Dick, le potentiel québécois se mesure en milliers de mégawatts.

 " Les sites les plus intéressants, près des réseaux de distribution d'électricité, ont un potentiel de 500 à 1000 mégawatts ", précise-t-il. De quoi alimenter jusqu'à 300 000 foyers québécois. " À Montréal, les conditions sont idéales, dit Jean-Louis Chaumel, un chercheur de l'Université du Québec à Rimouski spécialisé dans les énergies renouvelables. Il y a un très fort courant et un grand bassin de consommateurs d'électricité à proximité. " RSW compte installer ses turbines dès l'été 2010, avant le Congrès mondial de l'énergie qui doit se tenir en septembre à Montréal. Impacts minimes sur l'environnement Le projet pilote de RSW lui permettra notamment d'évaluer les impacts de sa technologie sur le milieu aquatique. Mais M. Dick croit qu'ils seront limités.

 " Les machines tourneront à basse vitesse et l'espace compris entre chacune des composantes permettra aux poissons de passer ", dit-il. Et surtout, les hydroliennes n'impliquent pas la construction de barrages ou de bâtiments sur toute la largeur des cours d'eau. " L'avantage de cette technologie, c'est de pouvoir mettre en valeur des sites qui n'auraient pas pu l'être parce que ça aurait été trop coûteux ou que les impacts sur l'environnement ou la population auraient été trop grands ", ajoute M. Dick. TM4, filiale d'Hydro-Québec, collabore avec RSW pour mettre au point l'alternateur qui transformera la force de l'eau en électricité. Pour l'instant, les composantes des turbines de RSW sont fabriquées dans plusieurs ateliers, dont certains hors Québec.

 " Pour une production en série, on va développer l'outillage pour fabriquer ça localement ", dit M. Dick. L'entreprise compte alors vendre sa technologie à des producteurs d'énergie. Un fleuve au grand potentiel Décidément, le Saint-Laurent est populaire. La new-yorkaise Verdant Power veut elle aussi y installer des hydroliennes, près de Cornwall, en Ontario. " Début 2010, nous prévoyons installer deux turbines pour un projet pilote ", dit Mollie Gardner, une scientifique au service de Verdant Power. Ses machines seront cependant beaucoup plus petites que celles de RSW : leur capacité de production sera d'environ 50 kW, précise Mme Gardner. Elles seront aussi fort différentes. Comme des éoliennes, leur axe de rotation sera horizontal et elles seront montées sur des mâts. Verdant a déjà fait l'essai de six turbines de 35 kW chacune dans l'East River, à New York.

 L'expérience est concluante. Verdant attend les autorisations requises pour construire un ensemble permanent de 30 turbines, d'une puissance totale de 1000 kW. Au Québec, les cours d'eau profonds dotés d'un fort débit ne manquent pas. Le Conseil national de recherches du Canada a d'ailleurs étudié le potentiel hydrolien des rivières Manicouagan et aux Outardes, sur la Côte-Nord. Hydro-Québec songe à long terme à aménager certaines rivières éloignées, comme la Caniapiscau, au Nunavik, pour desservir des communautés isolées. Et à Saint-Fulgence-de-l'Anse-aux-Foins, le maire souhaite l'installation d'hydroliennes devant le village, là où le fjord du Saguenay commence sa course vers l'estuaire du Saint-Laurent.

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