Pourquoi la nation crie est disposée à brasser des affaires avec les entrepreneurs du Sud


Édition du 14 Mai 2016

Pourquoi la nation crie est disposée à brasser des affaires avec les entrepreneurs du Sud


Édition du 14 Mai 2016

C'était avant la Paix des braves. Ted Moses se promenait sous les lignes à haute tension d'Hydro-Québec. Il entendait le grésillement de l'électricité acheminée depuis les terres des Cris pour développer le sud du Québec. Pour lui, c'était ça, «l'exclusion» ; l'exclusion du peuple cri du développement et de la richesse.

Le leader autochtone a raconté cette anecdote aux participants de la conférence Objectif Nord. À quoi attribuer le changement de ton chez une nation qui a traîné pendant des années un lourd contentieux avec Québec au sujet des ressources du Nord ? s'est-il fait demander.

En 2002, Ted Moses, alors chef du Grand Conseil des Cris, avait surpris les Québécois en ratifiant la Paix des braves avec le premier ministre Bernard Landry. Leur poignée de main avait ouvert la porte à des projets sur le territoire de la Baie-James et mis fin à des poursuites dépassant les 4 milliards de dollars.

«Après une longue période de luttes juridiques, nous avons décidé de conclure un partenariat avec Québec», a expliqué M. Moses.

Les Cris font maintenant parler d'eux pour des ententes, des projets, des essaimages avec des interlocuteurs «blancs». Tourisme, foresterie, mines, l'économie est en «plein boom» et compte des fleurons comme Air Creebec, a dit M. Moses.

En 40 ans, la population crie a triplé pour atteindre 18 000 personnes. Ted Moses se réjouit de la vitalité de la culture crie. Par contre, «nos jeunes ont besoin d'emplois».

«Plusieurs projets s'en viennent avec le Plan Nord.» L'un d'eux, Nemaska Lithium, dont le président, Guy Bourassa, a souligné «l'acceptabilité sociale [par les Cris]. Sans ça, il n'y a pas de projet. Imaginez une communauté [Nemaska] de 1 000 personnes qui investit 3,6 M$ pour avoir un mot à dire».

Ted Moses a insisté : les Cris «are open for business» ! Cela vaut pour l'idée de barrages sur la rivière Grande-Baleine. Cependant, il se fait prudent. À petite échelle, ce sera peut-être «recevable»... Il n'y a que pour l'uranium que les Cris ne sont pas «open for business».

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