Le pétrole rattrapé par les craintes de récession

Publié le 07/09/2022 à 10:28

Le pétrole rattrapé par les craintes de récession

Publié le 07/09/2022 à 10:28

Par AFP

Pour Craig Erlam, analyste chez Oanda, cette nouvelle chute des prix va permettre de tester l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+). (Photo: 123RF)

Londres — Lesté par les craintes de récession en pleine crise mondiale du coût de la vie, le Brent, référence du brut en Europe, est passé mercredi sous 90 dollars américains, une première depuis début février, avant l'invasion russe de l'Ukraine.

Vers 9h50, heure du Québec, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 3,64% à 89,45 $US.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre chutait quant à lui de 3,98%, à 83,42 $US, glissant sous la barre des 85 $US le baril pour la première fois depuis janvier.

Pour Craig Erlam, analyste chez Oanda, cette nouvelle chute des prix va permettre de tester l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+). 

«La question est de savoir pendant combien de temps l'OPEP+ va attendre et jusqu'à quel point les prix vont baisser avant que l'alliance ne convoque l'une de ces réunions d’urgence dont elle a parlé?», s'interroge-t-il.

L'alliance a évoqué, lors de sa dernière réunion, de possibles nouvelles discussions avant la prochaine rencontre du 5 octobre, «pour répondre si nécessaire aux développements du marché».

En début de semaine, les prix du brut avaient été soutenus par l'annonce par l'OPEP+ de la réduction de 100 000 barils par jour de leur objectif de production pour octobre.

«La logique derrière la réduction de l'OPEP+ était de mettre fin à la récente baisse des prix et de remédier à leur volatilité», explique Stephen Brennock, de PVM Energy. 

Pour le moment, «elle a échoué sur ces deux plans», les acteurs du marché voyant dans cette réduction «un signe clair de la détérioration des perspectives de la demande». 

«Le spectre d'une récession qui pèserait sur la demande dans le monde occidental est en passe de devenir une réalité, car l'inflation galopante et la hausse des taux d'intérêt freinent la consommation», affirme M. Brennock. 

En Chine, les exportations comme les importations ont ralenti en août, «les nouvelles restrictions pour lutter contre la COVID faisant sentir leurs effets et les vagues de chaleur réduisant l'activité des usines», résume Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.

«Quelque 60 millions de personnes à travers le pays sont confrontées à des fermetures partielles ou totales», estime M. Brennock. «Il va sans dire que ces restrictions auront un effet négatif sur la demande de carburant dans le pays.»

Plus tôt en séance, les cours du brut étaient brièvement repartis à la hausse, le président russe Vladimir Poutine ayant menacé mercredi de cesser toute livraison d'hydrocarbures en cas de plafonnement des prix, tout en se défendant d'utiliser l'énergie comme une «arme» face à l'Europe qui craint des pénuries.

Plafonner les prix «serait une décision absolument stupide», a lancé M. Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe). «Nous ne livrerons rien du tout si c'est contraire à nos intérêts, en l'occurrence économiques. Ni gaz, ni pétrole, ni charbon (…). Rien», a-t-il ajouté.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé mercredi aux États membres de l'UE un plafonnement du prix du gaz russe livré à l'Union, afin de «réduire les revenus de la Russie».

Sur le marché du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen évoluait à 224 855 euros le mégawattheure (MWh), toujours en baisse malgré les déclarations du président russe.

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