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Le syndicat des employés de la raffinerie montréalaise de Shell a obtenu une injonction renouvelable de dix jours de la Cour supérieure du Québec pour suspendre le démantèlement des installations de Montréal-Est.

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Le juge Claude Auclair de la Cour supérieure du Québec a reconnu que la pétrolière Shell ne pouvait procéder à des travaux de forage des tuyaux d'une chaudière de la raffinerie puisqu’elle n'a pas obtenu les autorisations de la ministre des Ressources naturelles de la Faune, requises par la Loi sur les produits pétroliers.

Le syndicat a soutenu que la destruction de ces éléments de la raffinerie, qui servent à la fabrication d'huiles lubrifiantes et de cire, rendrait impossible la revente des installations.

«Nous ne pouvons que nous réjouir de ce jugement qui non seulement permet de protéger l'intégrité des équipements, mais qui fait aussi en sorte que nos membres n'auront pas à procéder à des travaux qui vont à l'encontre de la Loi», a affirmé le président du syndicat, Jean-Claude Rocheleau.

Les employés syndiqués de Shell estiment essentiel de garder les équipements en bonne condition tant que la pétrolière n’aura pas donné de réponses satisfaisantes à ses questions sur les offres d'achat qui lui ont été présentées au cours des dernières semaines.

Les syndiqués fondent encore l'espoir que la raffinerie soit cédée au groupe israélien Delek, qui aurait proposé 420 millions $ pour l'acquérir. Le géant pétrolier européen a soutenu que Delek s'était retiré des négociations, mais le syndicat soutient qu'il n'en est rien.

Comparution attendue

Shell comparaîtra d'ailleurs devant le Comité permanent de l'industrie, qui sera convoqué dans les prochains jours à la demande unanime des partis d'opposition à Ottawa. «Ce n’est pas vrai que Shell pourra s’en tirer avec son attitude désinvolte par rapport à tous les efforts consacrés de bonne foi pour lui trouver un acheteur pour ses installations de Montréal-Est. On ne peut mépriser ses travailleurs et toute une communauté sans rendre des comptes», a fait valoir le président de la FTQ après l’annonce des partis d’opposition fédéraux.

Shell avait annoncé le 7 janvier dernier la conversion de la raffinerie en centre de stockage d'ici la fin novembre 2010. Le syndicat a depuis multiplié les démarches visant à ce que les installations soient vendues afin de préserver 800 emplois directs et 3 500 emplois indirects