L'option maritime pour le gaz naturel sur la Côte-Nord


Édition du 17 Mai 2014

L'option maritime pour le gaz naturel sur la Côte-Nord


Édition du 17 Mai 2014

Par Suzanne Dansereau

Le gazoduc, le premier choix de la région

Les représentants de la Côte-Nord ne sont pas tous emballés par la solution maritime. À Baie-Comeau, dans la partie sud de la Côte-Nord, on craint que cette solution ne tue le projet du gazoduc, qui demeure le premier choix de la région. On fait valoir également que les milieux institutionnel et commercial seraient exclus de la solution maritime, car incapables de financer les équipements de reconversion (du GNL au gaz naturel gazeux).

Mais ce sont au premier chef les industriels qui réclament du gaz naturel, et vite, afin d'être concurrentiels. Par rapport au mazout lourd, le gaz naturel est beaucoup moins coûteux et permet de réduire les émissions de GES et de dioxyde de soufre des usines, afin de répondre aux nouvelles contraintes environnementales. Avec l'avènement du marché du carbone, ce facteur va même leur apporter des gains économiques.

Les industriels étudient donc les propositions de desserte maritime, comme ils examinent le camion pour le court terme - Gaz Métro promet que cette solution serait opérationnelle dès 2015 - et le pipeline pour le long terme. Ce qu'ils veulent, c'est ne pas avoir à payer une prime sur le prix du gaz naturel demandé aux industriels du sud du Québec. Mais ils craignent que le pipeline ne soit pas prêt avant 10 ans, par rapport à 4 ans pour l'option maritime. On n'est pas sûr non plus que le gouvernement fédéral accepterait de financer le gazoduc, au coût de près de 1 milliard de dollars. À moins qu'il ne soit tenté de le faire en campagne électorale, en 2015 ?

«Au bout du compte, fait remarquer Bernard Gauthier, commissaire industriel à Port-Cartier, ce seront les industriels qui auront le dernier mot, car ce sont eux qui devront signer des contrats d'approvisionnement avec les fournisseurs de gaz naturel.»

«Ce que nous voulons, c'est une solution rapide, moins chère et qu'on peut amortir sur 12 à 18 mois», indique de son côté Eric Tétrault, porte-parole d'ArcelorMittal Mines Canada, propriétaire de l'usine de bouletage de fer à Port-Cartier. Chez Tugliq, on promet une étude de coûts d'ici à la fin de mai, ce qui permettra aux industriels de faire des comparaisons. Chez Stolt LNGaz, on reste flou : «une solution, un prix», dit M. Brosseau.

La flamme se ranime

En attendant, la Côte-Nord, qui fait face à une récession à cause de la fin du boom minier, est à raviver sa coalition pour le gaz naturel. Une trentaine de membres en faisait partie au moment d'écrire ces lignes, et une intervention publique était prévue dans la foulée de la reprise des travaux à l'Assemblée nationale le 20 mai.

Le gouvernement du Québec jouera un rôle clé dans l'équation. Voudra-t-il, comme promis en 2012, compenser les pertes de Gaz Métro si l'option pipeline est choisie ? Ou encore, sera-t-il prêt à soutenir l'option d'une desserte maritime ? À majorer son soutien aux clients du gaz naturel pour la conversion de leurs chaudières ? À trouver un modèle combinant plusieurs options et acteurs ?

Les Nord-Côtiers répètent que le gaz naturel est le vecteur numéro un de prospérité pour les 20 prochaines années dans leur région. «Sans gaz naturel, nous perdons régulièrement des projets industriels, et nous réduisons la compétitivité des industriels déjà ici, plaide Russel Tremblay, directeur des communications chez Développement économique Sept-Îles. En outre, le gaz naturel ouvre la porte à la deuxième et la troisième transformation. Il nous faut du gaz rapidement et à un prix abordable. Du gaz naturel à tout prix, mais pas à n'importe quel prix !» scande-t-il.

1 A. Gazoduc
Le gaz naturel provient du gazoduc de Gaz Métro.

1 B. Usine
Il est liquéfié à l'usine (refroidi à - 162 0C)

1 C. Port (départ)
Il est chargé au port sur un petit méthanier avant de prendre la route.

Transport
Le navire transportant du micro-GNL sur le fleuve Saint-Laurent serait deux fois plus petit que ceux qui quittent la Colombie-Britannique pour le Japon.

2. Port (arrivée)
Arrivé à destination, le gaz est entreposé dans un réservoir.

3 A. Camion
Il est transporté par camions réfrigérés...

3 B. Re-gazéification
Il est regazéifié...

4 A. Re-gazéification
...et regazéifié chez le client.

4 B. Réseau de tuyaux
...et achemimé chez le client par un système de conduites.

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