Bois d'oeuvre: «nous sommes un dommage collatéral»

Publié le 25/04/2017 à 13:31

Bois d'oeuvre: «nous sommes un dommage collatéral»

Publié le 25/04/2017 à 13:31

Par François Normand

Les producteurs de bois de la forêt privée du Québec demandent d’être exemptés du futur accord sur le bois d’œuvre avec les États-Unis, comme l’ont été les producteurs de bois de la forêt privée des Maritimes lors du dernier accord avec les Américains.

Le directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ), Marc-André Côté, affirme que la forêt privée québécoise fonctionne comme la forêt privée aux États-Unis, et que par conséquent elle doit avoir un «statut distinct».

«Nous sommes un dommage collatéral dans ce conflit», déplore-t-il en entretien à Les Affaires, alors que les Américains viennent d’imposer une nouvelle taxe moyenne de 20% sur les exportations de bois d’œuvre aux États-Unis.

Comment fonctionnerait cette exemption pour les producteurs québécois de la forêt privée, qui représentent de 16 à 18% des approvisionnements en bois dans les scieries au Québec?

Elle permettrait parfois à une scierie québécoise exportant aux États-Unis de ne pas payer la taxe de 20% si cette entreprise peut prouver qu’une expédition de 2x4 sur le marché américain a été produite à partir de bois coupés dans une forêt privée.

Bien entendu, cela implique que cette scierie ait dans sa cour à bois un espace dédié au bois issu de la forêt privée et un espace pour celui issu de la forêt publique.

«Cela permettrait à nos membres de ne pas subir l’impact financier de la nouvelle taxe sur le bois d’œuvre», indique Marc-André Côté, en précisant que la marge bénéficiaire des producteurs de bois de la forêt privée oscille de 0 à 6%.

«Le danger pour nous, c’est que les scieries qui doivent payer la taxe de 20% nous donnent systématiquement moins d’argent pour le bois que nous leur vendons», dit-il, en précisant que cette pratique avait déjà commencé.

Lors du précédent accord sur le bois d’œuvre, certaines scieries du Québec situées près de la frontière américaine avaient été exemptées de l’accord, car leurs bois provenaient essentiellement de la forêt privée du Québec ou du nord-est des États-Unis.

Pour leur part, toutes les scieries du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse avaient été exemptées de l’accord, car elles s’approvisionnent auprès de forêts privées.

«Nous souhaitons en fait que tous les producteurs de bois de la forêt privée au Canada soient exemptés du futur accord avec les États-Unis», insiste Marc-André Côté.

Québec et Ottawa sont d‘accord avec le principe, mais il faut convaincre les États-Unis, ce qui est une autre paire de manches, admet-il.

 

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