" Pourquoi La fabrique d'images a fermé ses portes ", par Denis Martel

Publié le 07/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 15:49

" Pourquoi La fabrique d'images a fermé ses portes ", par Denis Martel

Publié le 07/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 15:49

Par Marie-Eve Fournier

La fabrique d'images, qui a créé des publicités marquantes pour la télévision pendant près de 40 ans, n'est plus. La boîte de production montréalaise n'a pas survécu à l'exode des contrats vers Toronto. Son fondateur et président, Denis Martel, raconte pourquoi il a été forcé de déposer son bilan.

"Je ne pensais pas que ça finirait comme ça, par une faillite, quand j'ai fondé cette compagnie, en 1972. Cependant, à cause des dettes accumulées depuis trois ans, on n'a pas réussi à remonter la pente. On a réinvesti dans la société et on a vendu Buzz [une entreprise spécialisée en postproduction, en 2006] en pensant que le marché allait reprendre, mais cela ne s'est pas produit. On avait aussi procédé à une restructuration, il y a deux ans, et mis 30 % de notre personnel à la pige. Moi et mes deux associés, on a fait énormément de sacrifices, mais on n'a pas réussi à sauver l'entreprise. De décembre 2010 au 15 mars, ça a été extrêmement tranquille. On a compris tout de suite qu'il fallait une mise de fonds importante. Et quand nos investisseurs potentiels ont vu à quel point le marché était anémique, ils se sont retirés.

Lorsqu'on a perdu les publicités de Monsieur B (Bell Canada), ça nous a énormément touchés financièrement. On a aussi perdu les grandes chaînes de pharmacies. Une maison de production doit avoir des clients réguliers... J'ai gardé le personnel en place en espérant que le marché reprenne, mais c'était une erreur. Ça m'a causé plus de tort qu'autre chose. Mais en même temps, il fallait garder notre équipe. Pour faire un pitch, il faut avoir du monde et un standing pour répondre aux soumissions.

En 39 ans, il y a eu de belles années en publicité. À l'époque, les agences de Montréal allaient se battre à Toronto pour attirer la production canadienne à Montréal. Mais maintenant, les grosses agences ont pignon sur rue à Toronto, car c'est meilleur pour leur image. De plus, les décisions importantes se prennent toutes à Toronto. Donc, la Banque de Montréal, Pharmaprix, Sears, Canadian Tire ne font plus aucune production à Montréal. Avant, McDonald's tournait 12 à 15 messages par an à Montréal. Maintenant, la majorité de ses publicités le sont à Toronto. Est-ce que ça leur permet d'économiser de l'argent ? Probablement.

Les Québécois qui regardent la télévision ne s'en rendent pas compte, parce qu'ils font des tournages doubles à Toronto [en anglais et en français simultanément]. Mais ça enlève énormément de travail aux agences de Montréal. Vous savez, la pub, c'est un milieu dans lequel les gens voyagent. On a essayé d'aller chercher des clients au Mexique et aux États-Unis, mais la récession a commencé. En France, 90 % de la publicité est produite à l'extérieur du pays, car ça coûte trop cher d'y faire des tournages. On a aussi tenté d'aller chercher cette clientèle. Mais les destinations importantes dans le monde, aujourd'hui, ce sont l'Afrique du Sud et l'Argentine.

Je trouve ça extrêmement difficile à vivre, avec ma famille. Quand tu vides les murs d'un bureau rempli de souvenirs, ça fait drôle. J'essaie de tourner la page, de développer d'autres types de contenus pour la télévision. J'ai déjà produit des séries télé qui ont remporté un énorme succès. C'est moi qui ai produit et bâti Les Lavigueur de A à Z. Ce fut une expérience extraordinaire, et j'espère que l'avenir me permettra d'en tourner d'autres. Il faut que je me motive à continuer. "

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