Les taux d'intérêt ne sont pas responsables de la crise du logement, soutient Macklem

Publié le 01/02/2024 à 14:33, mis à jour le 01/02/2024 à 18:53

Les taux d'intérêt ne sont pas responsables de la crise du logement, soutient Macklem

Publié le 01/02/2024 à 14:33, mis à jour le 01/02/2024 à 18:53

Par La Presse Canadienne

Il estime que le gouvernement devrait se concentrer sur l’augmentation de l’offre de logements pour améliorer l’abordabilité. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Le gouverneur de la Banque du Canada soutient que la banque centrale ne peut pas résoudre la crise du logement avec les taux d’intérêt, parce qu’il s’agit avant tout d’un problème d’offre insuffisante.

Tiff Macklem a comparu jeudi devant les députés du Comité des finances des Communes, une semaine après la décision de la banque centrale de maintenir son taux directeur à 5%. Le gouverneur a été confronté jeudi à de nombreuses questions sur l’abordabilité du logement.

M. Macklem a reconnu que les taux d’intérêt élevés alimentaient une hausse des coûts du logement. Mais il a souligné que l’inflation des prix du logement avait historiquement été haute aussi bien en période de taux d’intérêt bas que de taux d’intérêt élevés.

«On ne va pas résoudre le problème du logement avec des taux d’intérêt bas ni avec des taux d’intérêt élevés. Nous avons essayé les deux. Et nous avons connu une forte inflation des prix du logement», a déclaré M. Macklem.

Les taux d’intérêt élevés ont augmenté le coût de souscription ou de renouvellement des prêts hypothécaires et ont rendu plus coûteux pour les promoteurs immobiliers d’obtenir du financement pour construire.

À l’inverse, de faibles taux d’intérêt font également grimper les coûts du logement en stimulant davantage la demande. Les prix des maisons augmentent lorsque les gens se précipitent pour acheter dans un écosystème où les taux sont plus bas.

M. Macklem estime que le gouvernement devrait se concentrer sur l’augmentation de l’offre de logements pour améliorer l’abordabilité, et prévient qu’à l’inverse, les politiques publiques qui augmentent la demande ne feront qu’aggraver cette situation.

La semaine dernière, en annonçant le maintien du taux directeur à 5%, la Banque du Canada a par ailleurs indiqué qu’elle commençait à réfléchir à un calendrier de réductions éventuelles des taux.

La plupart des économistes s’attendent à ce que la banque centrale commence à réduire ses taux d’intérêt vers le milieu de l’année. Mais le rythme de réduction de l’inflation dans les mois à venir pourrait avoir un impact sur ce calendrier.

Taux d’inoccupation très bas

La banque centrale indiquait la semaine dernière que les frais de logement demeuraient «le facteur contribuant le plus» au fait que l’inflation soit toujours supérieure à la cible de 2% visée par la Banque du Canada.

L’inflation annuelle globale du Canada était de 3,4% en décembre. Par contre, les coûts du logement ont augmenté de 6% par rapport à l’année précédente.

Les prix des loyers au Canada ont grimpé en flèche l’année dernière alors que l’offre avait du mal à suivre la demande, ce qui a conduit au taux d’inoccupation national le plus bas jamais enregistré depuis que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) collige ces données, en 1988.

L’agence fédérale a déclaré mercredi dans un rapport que le taux d’inoccupation des appartements destinés à la location au Canada était de 1,5% au cours des deux premières semaines d’octobre 2023, lorsque la SCHL a mené son enquête annuelle.

Ce taux d’inoccupation est en baisse par rapport à celui de 1,9% enregistré un an plus tôt, qui représentait déjà à l’époque le taux national le plus bas depuis plus de vingt ans.

Les taux d’inoccupation ont beaucoup diminué à Montréal, Toronto, Calgary et Edmonton, soulignait la SCHL mercredi. À Montréal, ce taux est passé de 2% en octobre 2022 à 1,5% en octobre dernier. À Québec, il est passé de 1,5% à 0,9% ; à Trois-Rivières, de 0,9% à 0,4% ; à Montmagny de 0,6% à 0,2%.

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne

 

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