Immobilier: Qui a le gros bout du bâton?

Publié le 08/07/2011 à 17:00, mis à jour le 08/07/2011 à 15:34

Immobilier: Qui a le gros bout du bâton?

Publié le 08/07/2011 à 17:00, mis à jour le 08/07/2011 à 15:34

Les jours passent. Le vendeur tient son bout et rejette l'offre. " Souvent, note Robert Charron, les vendeurs sont offusqués par un prix trop bas. Je leur réponds que nous faisons du commerce, que la négociation commence. "

Le courtier et son client n'ont pas gagné grand-chose dans cette négociation. Mais tout de même, ils ont payé un peu plus de 230 000 dollars. " Le vendeur était conscient de sa position de force, même si les acheteurs ne se bousculaient pas aux portes. " Il y a deux ans à peine, qui aurait offert moins que le prix demandé pour une copropriété sur le Plateau ?

Dans le contexte actuel, la négociation reprend tout son sens. L'acheteur recherchera des indices qui révèlent qu'un vendeur est prêt à diminuer ses exigences. Nous entrons toutefois dans le cas par cas. " Les prix révisés à la baisse et le long délai de mise en vente ne sont pas de mauvais indices ", croit Sylvie Champagne, courtier immobilier chez Groupe Champagne Lamontagne. Le prix révisé peut simplement signifier que le vendeur avait affiché un prix nettement au-dessus du marché. " Cela ne m'influencera pas quant à la valeur réelle de la propriété ", ajoute Sylvie Champagne. Quant au long délai, c'est parfois une question de mauvais synchronisme, comme mettre en vente une copropriété en septembre. " Ce type d'habitation se vend beaucoup mieux au printemps ", note-t-elle.

" Quand vous êtes acheteur, vous partez en guerre ", lance Robert Charron. Quelles sont les armes indispensables ? Du temps pour manoeuvrer et visiter plusieurs propriétés, une vision claire de ce que l'on cherche et une idée tout aussi limpide de ses moyens financiers. " Une vraie pré-qualification de crédit d'une institution financière pose la limite à ne pas dépasser, tout en montrant votre sérieux à un éventuel vendeur ", dit Sylvie Champagne. D'autant plus que vous serez alors en mesure de dégainer rapidement et de faire une offre crédible pour la perle rare.

Pas de panique

Un marché à l'avantage des acheteurs, si telle devait être la situation au cours des prochaines années, ne signifie pas qu'il faut vendre sa propriété à rabais. Il faudra sans doute oublier les enchères, et les prix reviendront probablement à un taux de croissance plus proche de l'inflation, ce qui est le rythme naturel et historique d'augmentation de la valeur des propriétés. Pour ce qui est de l'éclatement d'une bulle immobilière, les avis sont très partagés entre optimistes et pessimistes.

" Une propriété vaut ce que l'acheteur est prêt à payer ", rappelle Sylvie Champagne. Bien connaître le marché pour les propriétés du même type est essentiel. " Une de mes premières tâches est d'évaluer si la propriété vaut le prix demandé, que je sois avec un acheteur ou avec un vendeur, explique Sylvie Champagne. La négociation qui suivra dépend de bien des facteurs, mais il est certain que le prix obtenu pour des maisons comparables servira de principal point de repère. " Le vendeur a donc intérêt à afficher un prix juste, ce qui laisse tout de même un peu de place à la négociation.

Même si le marché immobilier est encore légèrement en faveur du vendeur, ce dernier devrait éviter de se placer en position de vulnérabilité. Le temps est votre allié. Autant que possible, planifiez le moment de la vente et prévoyez un délai suffisant, d'autant plus que ce délai pourrait s'allonger dans un marché moins favorable. " Le meilleur moment de l'année pour vendre est généralement de janvier à mai, rappelle Sylvie Champagne. C'est le moment où il y a plus d'acheteurs. " Ne parlez surtout pas de votre divorce, ni de la belle copropriété dont vous allez prendre possession dans deux mois. L'acheteur comprendrait vite que vous êtes pressé de vendre.

Soignez votre propriété. L'odeur des biscuits qui sortent du four ne cachera pas la couleur délavée de la vieille peinture ou les poignées de porte qui restent dans les mains. Autant que possible, effectuez les réparations nécessaires et surtout, qu'elles soient bien faites. " Un vendeur devrait aussi pouvoir fournir des pièces justificatives des travaux effectués, comme une nouvelle toiture. Autrement, ce n'est pas toujours crédible ", prévient Sylvie Champagne.

La marge de manoeuvre du vendeur varie en fonction du secteur et du type d'habitation. " Les copropriétés situées près du centre-ville se vendent généralement au prix demandé, dit Robert Charron. En banlieue, il faut plus souvent donner du lest. " Dans tous les cas, il faudra faire un peu plus d'efforts.

 

 

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