Justin Trudeau ouvre une nouvelle ère pour le Canada

Publié le 20/10/2015 à 15:46

Justin Trudeau ouvre une nouvelle ère pour le Canada

Publié le 20/10/2015 à 15:46

Par AFP

L'écrasante victoire des libéraux aux législatives donne au futur Premier ministre Justin Trudeau la liberté d'instiller un nouveau style de gouvernement avec un retour au multilatéralisme et un élan pour l'environnement, deux points noirs de la diplomatie canadienne depuis dix ans.

«Le Canada est un pays fort» et «retrouve un peu de lui-même» avec cette victoire, a lancé le futur Premier ministre Justin Trudeau à la foule de ses partisans après avoir décroché une majorité confortable à la Chambre des communes.

Si comme le dit M. Trudeau «les Canadiens ont choisi le vrai changement», la mise en pratique devra vite se transposer sur la scène internationale en raison à la fois du calendrier (G20, Apec, COP21 à Paris...) et des engagements pris lors de la campagne.

«Nous allons observer un réengagement auprès des organisations internationales comme les Nations unies, principalement à l'approche de la conférence sur le climat à Paris», estime Lauchlan Munro, chercheur en développement international à l'Université d'Ottawa.

Le Canada, sorti par les conservateurs du protocole de Kyoto en 2011, est régulièrement critiqué pour son manque d'engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique et l'exploitation pétrolière des sables bitumineux, figurant parmi les formes les plus polluantes d'énergie.

«Il faut faire plus» dans ce domaine, a convenu le prochain chef de gouvernement au cours de la campagne mais sans donner réellement les moyens d'y arriver, souligne Jonathan Paquin, professeur de sciences politiques à l'Université Laval à Québec.

«Le monde attend un changement de ton», a déclaré mardi Philippe Couillard, Premier ministre de la province du Québec, libéral comme M. Trudeau, et des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) plus ambitieux que ceux fixés par le Premier ministre sortant Stephen Harper.

«La question des changements climatiques ne se pose pas comme hypothèse mais comme une réalité», a ajouté M. Couillard.

Ceci dit, «nous avons une économie très différente» des autres grandes puissances en raison de l'importance de la production pétrolière sur la croissance, rappelle Jonathan Paquin. «Je pense qu'il y aura une position peut-être différente» sur les GES mais la question reste de savoir "comment tenir l'objectif" ensuite.

«Constructif à l'international»

Sur le plan international, l'engagement du Canada dans les frappes contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie --au sein de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis--, va rattraper M. Trudeau pour qui «le rôle du Canada doit être de former les forces irakiennes et d'apporter une aide humanitaire».

Avec sa promesse de retirer les forces canadiennes des frappes aériennes de la coalition, M. Trudeau va être soumis à la pression «des alliés», analyse Lauchland Munro. «Il sera difficile de résister car quelle sera la réaction des Américains, des Britanniques et des Français si nous nous retirons» de la coalition, s'interroge-t-il.

«Si Justin Trudeau est cohérent, il devrait procéder à un retrait graduel des forces armées engagées», estime de son côté Jonathan Paquin.

Tenir la promesse d'accueillir 25.000 réfugiés syriens avancée pendant la campagne "est un casse-tête logistique" s'il faut le faire en trois mois, poursuit ce dernier.

Dans ses relations directes avec les Etats-Unis, écornées par le différend sur la construction de l'oléoduc Keystone XL face aux réserves de l'administration Obama, M. Trudeau devra «faire profil bas», éviter tout débat public et «reprendre les discussions à huis clos avec le gouvernement américain pour trouver une solution», selon M. Paquin.

De façon générale, la fin d'une décennie de Stephen Harper est un signe pour la communauté internationale car, selon Roland Paris, spécialiste de politique étrangère à l'Université d'Ottawa, le Canada va «être un acteur plus constructif sur le plan international».

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