Hausses de taxes à Québec : les gens d'affaires se mobilisent

Publié le 13/02/2013 à 15:39, mis à jour le 18/02/2013 à 14:10

Hausses de taxes à Québec : les gens d'affaires se mobilisent

Publié le 13/02/2013 à 15:39, mis à jour le 18/02/2013 à 14:10

Contestation, manifestation, mobilisation : toutes ces actions sont dans la mire des propriétaires d’entreprises situées dans les parcs industriels de Québec, aux prises avec des hausses moyennes de taxes municipales de 24% pour les trois prochaines années.

«J’avais devant moi 160 propriétaires enragés ce matin, affirme Pierre Dolbec, le président de la Corporation des parcs industriels de Québec. Tous des propriétaires de PME dont la facture de taxes augmente de 6 000$ à 75 000$. L’un d’eux me disait qu’il devait augmenter son chiffre d’affaires de près d’un million de dollars pour s’acquitter de cette facture. Ça n’a aucun sens!»

Les entrepreneurs estiment justes les évaluations foncières qui ont été faites par la Ville de Québec, mais ils s’en prennent au système de taxation, estimant qu’il doit être révisé.

Les immeubles mixtes, commerciaux et résidentiels, reçoivent aussi des factures salées, la hausse moyenne étant de 31%. Parallèlement, les hôteliers jouissent d’une baisse de taxes (2% en moyenne). À lui seul, le Château Frontenac épargnera 500 000$.

«Il faut s’asseoir avec les gens de la ville et avec les gens d’affaires et trouver des solutions pour réaménager le système de taxation. Autrement, ils vont tuer l’économie. Les entrepreneurs devront faire des mises à pied ou alors ils vont aller s’établir dans les villes voisines parce que ça coûte trop cher à Québec», craint M. Dolbec.

La Ville de Québec avait convoqué mercredi matin les journalistes à une séance d’information sur la variation des valeurs des immeubles non-résidentiels. Les évaluateurs ont bien spécifié que la ville ne s’enrichit pas avec la hausse des valeurs foncières. Elle a ajusté ses taux de taxation pour aller chercher sensiblement les mêmes revenus que l’an dernier. Toutefois, l’évaluateur Richard Côté a expliqué que la problématique était liée aux variations inégales à l’intérieur de la catégorie non-résidentielle.

«Si on pouvait ajuster le taux de taxation par type d’immeuble (centres commerciaux, hôtels, édifices à bureaux, etc.), ce serait peut-être une partie de la solution, a-t-il fait valoir. Mais cela relève des pouvoirs du gouvernement provincial et non des municipalités.»

La Corporation des parcs industriels n’est pas convaincue pas cette explication. Elle croit que le système de taxation a été modifié par rapport aux années précédentes et que cela désavantage certaines catégories d’entreprises.

Les immeubles commerciaux de grande envergure à Québec comptent pour 28% des immeubles non-résidentiels, mais rapportent 57% des recettes. Or, la valeur de ces immeubles, qu’on pense aux grands centres commerciaux, aux grands hôtels et aux édifices à bureaux d’importance, a peu augmenté ont expliqué les évaluateurs de la ville. Le tourisme stagne, donc la valeur des hôtels aussi. Du côté des immeubles à bureaux, le marché absorbe les nouvelles unités construites, il n’y a pas de pénurie, donc la valeur varie peu.

Par contre, comme il y a rareté de terrains dans les parcs industriels et la valeur des immeubles augmente rapidement, ce qui explique les hausses de taxes.

«Il y a donc un transfert fiscal à l’intérieur de la catégorie des immeubles non-résidentiels et il est important», a reconnu Richard Côté.

La Corporation des parcs industriels de Québec invite tous ses membres à vérifier si leur facture de taxes est contestable. Elle s’est alliée à la firme Alsthom pour cette démarche. Elle entend aussi rencontrer rapidement la ministre responsable de la région de Québec Agnès Maltais. Une manifestation est envisagée à court terme également.

«C’est la première fois que je vois des entrepreneurs se mobiliser ainsi», souligne M. Dolbec, qui travaille aussi en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.

 

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