Finances: la grave erreur que Québec doit éviter

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Août 2017

Finances: la grave erreur que Québec doit éviter

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Août 2017

Par Mia Homsy

Comme chaque année, c'est en plein coeur de l'été, alors qu'on pense davantage aux vacances et aux terrasses, que les agences de notation rendent leur verdict quant à la cote de crédit du Québec.

Alors que les agences Moody's, DBRS et Fitch ont confirmé la cote qu'elles avaient déjà attribuée à la province, l'agence Standard & Poor's (S&P) a décidé d'augmenter la sienne d'un échelon, de A+ à AA- . Une bien bonne nouvelle qui n'a pas reçu l'attention méritée.

Avec cette hausse, le Québec a devancé l'Ontario et l'Alberta pour la première fois. Cependant, malgré cette amélioration, il n'a pas encore retrouvé sa cote d'avant 1982.

La décision de S&P de hausser la cote du Québec reflète sa confiance dans la capacité du gouvernement de poursuivre la réduction du poids de la dette amorcée au cours des dernières années grâce à sa politique fiscale prudente caractérisée par un contrôle strict des dépenses et une hausse modeste des recettes. L'agence insiste également sur l'importance de continuer à accumuler des sommes dans le Fonds des générations, exclusivement consacré au remboursement éventuel de la dette, afin de pérenniser les efforts de réduction de la dette au-delà des changements de gouvernement.

Source : comptes publics du gouvernement du Québec, budgets du Québec

Il serait bien périlleux d'essayer de prédire combien le Québec «économiserait» sur les intérêts qu'il paie chaque année sur sa dette, car cela dépend de l'offre et de la demande de capitaux. Cependant, cet exercice pourrait permettre à un plus grand nombre d'investisseurs de s'intéresser aux obligations émises par le Québec.

Transparence et pérennité

En dépit d'un niveau d'endettement qui demeure élevé, les surplus réalisés au cours des dernières années ont su donner confiance aux agences de crédit dans la capacité du gouvernement du Québec d'assainir ses finances et de réduire le poids de la dette à moyen et à long terme.

Malheureusement, le passé n'est pas toujours garant de l'avenir. Pour assurer la pérennité de l'équilibre budgétaire et du Fonds des générations, le gouvernement doit maintenir l'adhésion sociale envers cet objectif.

Pour y arriver, il devra faire preuve d'une transparence exemplaire quant à ses intentions et éviter de reproduire le scénario des dernières années, c'est-à-dire de terminer l'année financière avec des surplus record, considérablement plus élevés que ce qui avait été prévu et annoncé, scénario qui semble se dessiner de nouveau cette année.

Bien que d'un point de vue financier les surplus additionnels soient une bonne nouvelle, la marge d'erreur doit rester acceptable, sous peine de voir l'adhésion populaire à un objectif d'assainissement des finances de l'État être remplacée par un scepticisme qui pourrait faire dérailler le plan du gouvernement.

Déjà, des voix se font entendre pour demander qu'on investisse dans l'économie les sommes accumulées dans le Fonds des générations.


« Ce serait une grave erreur, et ce type de proposition risque de se multiplier à l'aube des prochaines élections. »

Au-delà de ce qu'en penseraient les agences de notation et de l'impact que cela pourrait avoir sur la cote de crédit, cela viendrait anéantir les efforts collectifs entrepris depuis plusieurs années pour redresser les finances publiques.

EXPERTE INVITÉE
Mia Homsy est directrice générale de l'Institut du Québec (IdQ) depuis sa fondation en février 2014.

 

À la une

Vous pensez aller vivre en région éloignée? Le Fisc’ vous tend la main

Il y a 0 minutes | Les étudiants en sciences comptables de l'UQO

Les citoyens qui habitent ces régions sont susceptibles d’avoir accès à plusieurs déductions et crédits.

Les nouvelles du marché du vendredi 26 avril

Mis à jour il y a 15 minutes | Refinitiv

Les États-Unis enquêtent sur le rappel de 2 millions de véhicules par Tesla concernant l’Autopilot.

Bourse: Meta Platforms victime de son succès

BALADO. À son niveau actuel, le titre de Meta Platforms est intéressant, estime François Rochon, de Giverny Capital.