Budget : déception chez les syndicats

Publié le 30/03/2010 à 16:56

Budget : déception chez les syndicats

Publié le 30/03/2010 à 16:56

Par La Presse Canadienne

Le budget présenté par le ministre des Finances Raymond Bachand a été reçu avec déception par les chefs syndicaux qui estiment qu'il s'attaque férocement à la classe moyenne avec les hausses de taxes et de tarifs qui y sont prévues.

"Ce budget, définitivement, c'est un budget qui sert davantage l'agenda des lucides que des Québécois. Premier constat, la classe moyenne en mange une maudite", s'est exclamée la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. "Elle est installée pour crouler sous des tarifications tous azimuts", a-t-elle ajouté.

Mme Carbonneau souligne que les gens de la classe moyenne vont peiner à maintenir leur niveau de vie, en raison de la hausse des coûts de certains besoins essentiels, comme l'électricité.

"Ce qui me choque, c'est le type de présentation où on nous dit: ne vous inquiétez pas, le gouvernement a fait le ménage d'abord dans sa cour. Je regrette, on a fait des compressions dans les services publics qu'on va offrir à la population. Ce n'est pas la cour du gouvernement, c'est la cour du citoyen, ça", a martelé la présidente de la CSN, qui souligne qu'en plus de prendre davantage d'argent dans les poches du citoyen, on va lui en offrir moins.

Elle déplore en outre l'annonce du ticket modérateur qui serait, selon elle, le début du système de santé à deux vitesses.

Finalement, elle croit que le gouvernement devrait chercher à retrouver l'équilibre budgétaire sur une base plus progressive.

Même son de cloche à la FTQ. D'entrée de jeu, son président, Michel Arsenault, déplore "l'obsession du gouvernement envers le déficit zéro".

"C'est un budget de droite", a déploré M. Arsenault. Il croit que le gouvernement fait erreur en cherchant à tout prix à atteindre l'équilibre budgétaire en 2013-2014.

"On est en sortie de crise et c'est une erreur de serrer la vis à ce moment. Il faut plutôt injecter de l'argent dans l'économie à ce moment-ci pour créer de la richesse." Michel Arsenault constate que le gouvernement fédéral et le gouvernement ontarien ont reporté _ avec raison selon lui _ l'atteinte du déficit zéro.

Quant à la lourdeur du fardeau qui s'abat sur les citoyens de la classe moyenne, il calcule qu'ils écoperont de 31 pour cent des compressions budgétaires

Il croit que les mieux nantis auraient pu être mis davantage à contribution par un impôt plus élevé sur les gains en capital et sur le revenu. Les redevances minières auraient aussi pu être plus élevées, selon le chef syndical

Quant au Secrétariat intersyndical des services publics, il n'est pas tendre envers le budget. "C'est une attaque en règle contre les services publics et une attaque en règle également contre les femmes et contre la classe moyenne au Québec", a dénoncé la présidente du Secrétariat, Lucie Martineau.

Selon elle, le non-renouvellement des effectifs, qui existe déjà dans la fonction publique, va maintenant s'étendre avec ce budget aux secteurs de l'éducation et de la santé, ce qui va diminuer la qualité des services.

Mme Martineau affirme qu'il s'agit en outre d'une attaque contre les femmes parce que la Commission de l'équité salariale sera abolie, alors qu'environ 50 pour cent des entreprises n'ont pas terminé leur processus d'équité.

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