Assurance emploi : la hausse des cotisations est moins forte que prévu

Publié le 30/09/2010 à 15:09, mis à jour le 30/09/2010 à 15:08

Assurance emploi : la hausse des cotisations est moins forte que prévu

Publié le 30/09/2010 à 15:09, mis à jour le 30/09/2010 à 15:08

Par La Presse Canadienne

Jim Flaherty. Photo : Bloomberg

Les travailleurs et les entreprises auront un peu plus d'argent dans leurs poches à la fin de l'année: Ottawa a décidé de limiter l'augmentation de leurs cotisations à l'assurance-emploi à cinq cents par 100 $ de gains assurables, alors qu'une hausse plus importante était planifiée.

Avec cette décision rendue publique jeudi à Ottawa, le ministre des Finances, Jim Flaherty, outrepasse la décision de la Commission de l'assurance-emploi du Canada, un organisme dont la tâche est justement de fixer le taux des cotisations.

La commission planifiait une augmentation de 15 cents pour les travailleurs et de 21 cents pour les employeurs.

Mais cette attaque envers l'organisme pourrait passer inaperçue, car personne ne souhaitait de hausses des cotisations.

Selon M. Flaherty, l'augmentation de cinq cents à compter du 1er janvier 2011 permettra aux employeurs et travailleurs d'économiser 1,2 milliard $ au cours de la prochaine année par rapport au montant qu'ils auraient dû payer en vertu de la hausse évoquée à l'origine.

Le ministre des Finances a également fait savoir que le gouvernement limitera toute hausse future des cotisations à un maximum de dix cents par 100 $ de gains assurables. Une autre économie annuelle de 600 millions $.

"Ces changements vont soutenir la création d'emplois, en laissant plus d'argent entre les mains des entreprises et de leurs travailleurs", a fait valoir M. Flaherty en point de presse à Ottawa.

Dans son dernier budget, il avait fait part de son intention de mettre fin au gel des cotisations d'assurance-emploi dès janvier prochain.

Il avait alors expliqué que la récession était terminée au Canada et que le gel, qui dure depuis près de deux ans, avait été une mesure temporaire destinée à aider le Canada à sortir de la récession.

Mais la pression venait de toutes parts _ surtout des entreprises, dont des associations étaient présentes au point de presse pour appuyer le ministre _ afin que les cotisations soient peu, ou pas du tout augmentées.

Faisant face à une décision de plus en plus impopulaire, M. Flaherty a changé de cap.

"Ces nouvelles limites vont atteindre l'objectif de soutenir l'économie tout en s'assurant que le programme d'assurance-emploi puisse retrouver son équilibre dans le temps", a-t-il dit.

Un renflouement nécessaire car la caisse d'assurance-emploi serait déficitaire de plusieurs milliards de dollars.

Refusant d'admettre que la Commission est inutile puisque ses décisions sont outrepassées, le ministre, mal à l'aise, a cependant justifié sa décision en faisant valoir que "nous vivons des circonstances économiques exceptionnelles".

Quant au porte-parole libéral en matière de finances, Scott Brison, il aurait préféré que le gel des cotisations continue.

"Il est certainement préférable d'avoir une plus petite augmentation des primes d'assurance-emploi que les plus grandes préalablement annoncées", a-t-il d'abord indiqué.

"Mais nous remettons en question si une augmentation est une bonne chose quand les chiffres sur l'emploi demeurent si fragiles", a-t-il ajouté.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante s'est réjouie de la décision, mais elle aussi aurait préféré un gel.

Elle avait récemment fait savoir qu'une hausse maximale des taux de cotisation à l'assurance-emploi pourrait entraîner une perte de 170 000 emplois au cours des trois ou quatre prochaines années.

Le ministère des Finances a annoncé mercredi que le déficit record du Canada, de 53,8 milliards $, pourrait s'avérer pire que prévu.

M. Flaherty a expliqué qu'il n'avait pas tenu compte à l'époque de paiements qu'Ottawa doit faire aux provinces qui ont adopté la taxe de vente harmonisée, et que cela remettait en cause les calculs du déficit.

 

 

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