Une taxe carbone cinq fois plus rentable que l'échange de quotas d'émission

Publié le 15/02/2008 à 12:01

Une taxe carbone cinq fois plus rentable que l'échange de quotas d'émission

Publié le 15/02/2008 à 12:01

Par lesaffaires.com
Le Congressional Budget Office (CBO), une organisation de recherche affiliée au Congrès américain, conclut que l'imposition d'une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre serait environ cinq fois plus efficace qu'un système d'échange de crédits semb Les conclusions de l'étude du CBO, réputé pour sa rigueur et son indépendance, pourraient avoir un impact important sur le débat qui fait rage au Congrès des États-Unis. Après des années d'inaction dans le domaine des changements climatiques au fédéral, il est maintenant clair que Washington règlementera bientôt les émissions de GES. Or la plupart des (nombreuses) propositions devant le Congrès américain repose sur un plafonnement des émissions de GES et la possibilité pour les grands émetteurs d'échanger des crédits de GES pour respecter leurs obligations de réduction. Le Canada devrait bientôt annoncer une approche similaire pour ses émetteurs industriels. Un concept mal-aimé Aux États-Unis comme au Canada, l'option de la taxe carbone souffre de l'impopularité du concept même de taxation. Une nouvelle taxe, sur les émissions de GES ou sur autre chose, est perçue comme un fardeau supplémentaire sur les entreprises et les consommateurs. La tendance est d'ailleurs inverse, alors que le gouvernement canadien a diminué la taxe sur les produits et services (TPS) à deux reprises depuis deux ans, la faisant passer de 7 % à 5 %. Seul le Québec a imposé une taxe carbone, qui équivaut à 3,45 $ la tonne. Bien que très timide, cette imposition pourrait être modifiée beaucoup plus facilement que l'allocation de crédits dans un système d'échange de quotas. Par exemple, le gouvernement québécois pourrait annoncer qu'à partir de 2013, cette taxe s'élèverait à 15 $ la tonne. D'un autre côté, les modifications sont beaucoup plus fastidieuses au sein du système européen qui chapeaute quelque 12 000 installations industrielles. C'est d'ailleurs cette flexibilité que le CBO cite comme étant le principal avantage de la taxe carbone. L'étude explique de cette manière la plus grande efficacité d'une taxe carbone par rapport à l'approche appelée "Cap and Trade" en anglais:"Un plafond trop strict va augmenter de manière disproportionnée les coûts par rapport aux bénéfices, et un plafond trop laxiste se traduira par des coûts trop faibles par rapport aux bénéfices. Une taxe, par contre, aura tendance à aligner le coût des réductions de GES avec les bénéfices attendus (mais incertains), ce qui encouragera de plus grandes réductions lorsque ce coût est faible et des émissions plus fortes lorsqu'il est élevé", peut-on lire dans"Policy Options for Reducing CO2 Emissions". Autrement dit, le prix des réductions est fixe, et les efforts pour diminuer les GES dépendent des innovations technologiques, du contexte économique et du prix de l'énergie, par exemple. La Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie (TRNEE) a publié un rapport le mois dernier qui abondait dans le même sens, même si l'inclination pour une taxe carbone est moins forte que dans l'étude du CBO. Plusieurs groupes écologistes et associations industrielles avaient alors approuvé les conclusions de la TRNEE. Pour aller plus loin : http://www.cbo.gov/ftpdocs/89xx/doc8934/02-12-Carbon.pdf Policy Options for Reducing CO2 Emissions http://www.visiondurable.com/article-172262-Plusieurs-groupes-ecologistes-et-industriels-en-faveur-dune-taxe-carbone.html Plusieurs groupes écologistes et industriels en faveur d'une taxe carbone

À la une

Le Québec pâtira-t-il de la guerre commerciale verte avec la Chine?

17/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Les producteurs d’acier craignent que la Chine inonde le marché canadien, étant bloquée aux États-Unis.

Bourse: Wall Street finit en ordre dispersé, le Dow Jones clôture au-dessus des 40 000 points

Mis à jour le 17/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé.

À surveiller: AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed

17/05/2024 | Charles Poulin

Que faire avec les titres AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed? Voici des recommandations d’analystes.