Une église convertie en spa

Publié le 26/12/2013 à 12:50

Une église convertie en spa

Publié le 26/12/2013 à 12:50

3/5. Les croyants ne se massent plus sur le perron du Sanctuaire du Rosaire et de Saint-Jude, rue Saint-Denis, depuis plusieurs années. Ils ont été remplacés depuis le printemps par des adeptes de l’entraînement physi­que et du bien-être.

Le Saint-Jude Espace Tonus se veut à la fois un spa et un centre sportif. Il est le résultat d’une conversion unique au Québec, d’après le Conseil du patrimoine religieux du Québec. «Et même au Canada», a tenu à préciser un des trois propriétaires du centre d’entraînement privé, Tony Attanasio.

L’église néogothique du Plateau-Mont-Royal a été cons­t­ruite en 1905, selon les plans de l’architecte Alphonse Piché. Elle a porté le nom de St. Agnes dans un premier temps, puis elle a été baptisée Sanctuaire du Rosaire et de Saint-Jude, en 1954, lorsque les Pères dominicains l’ont acquise. Ces derniers ont tenté, un demi-siècle plus tard, de démolir l’église pour y construire des condos, mais l’arrondissement s’y est opposé. Après cet échec, les dominicains se sont résolus à vendre la bâtisse. Bien qu’elle fût en piteux état, M. Attanasio et ses deux partenaires d’affaires ont sauté sur l’occasion pour réaliser leur projet de spa et de centre sportif.

La Ville de Montréal a mis près de deux ans pour approuver la conversion proposée par les trois hommes. Dès que le permis a été délivré, en 2010, les travaux ont été lancés. Les plans ont été dessinés par l’architecte et professeur de l’Université de Montréal Tom Balaban.

«On voulait garder le patrimoine, a expliqué Tony Attanasio. On a construit une nouvelle structure en acier et en béton à l’intérieur. On a ajouté deux étages et demi dans la nef.»

Ainsi, des tables de massothérapie ont été installées dans l’ancien chœur de l’église. Dans le reste de la nef, on a aménagé des salles de cours, des vestiaires, un sauna, un lounge, un hammam et une aire de relaxation. Des salles d’entraînement se trouvent au sommet, plus près de la voûte. À l’extérieur, au-dessus de l’ancien garage du curé, des bains d’hydrothérapie ont été disposés, entourés de grandes cloisons pour que les gens puissent s’y détendre à l’abri des regards indiscrets. En dessous des bains, un restaurant doit un jour ou l’autre être aménagé.

Plusieurs matériaux sont mis en relief, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’ancienne église. «Il y avait un certain désir de contraste, a expliqué l’architecte Tom Balaban. On est partis du concept du spa, où on passe du très chaud au très froid. On a créé des contrastes entre la pierre, qui est dure et froide, et le bois, qui est souple et mou.»

M. Balaban a aussi joué sur la dichotomie entre le vieux et le neuf. Les murs de briques de l’église et ses fenêtres à vitraux côtoient aisément la nouvelle structure de béton et d’acier fraîchement peinte. Les différentes technologies dernier cri que les trois propriétaires ont installées – les multiples exerciseurs offrant des options impensables, les tablettes pour consulter son programme d’entraînement et les bracelets qui donnent accès aux différentes pièces – renforcent cette opposition.

Bien que l’idée d’aménager un spa dans une ancienne église soit inusitée, le Conseil du patrimoine religieux du Québec juge que c’est une vocation qui convient à un ancien lieu de culte. «Ce sont des espaces qui se prêtent bien au recueillement, au silence et au repos, a indiqué le chargé de projet du conseil, Denis Boucher. Les lieux proposent une quiétude naturelle.»

L’architecte Ron Rayside, qui trouve intéressant ce genre de conversion inusitée, croit que le défi sera de rentabiliser les nouvelles fonctions, considérant que les coûts d’entretien sont importants. «Il faut s’assurer que le spa sera encore là dans 15 ans», a-t-il dit.

M. Attanasio est d’accord. Il prévoit que le Saint-Jude Espace Tonus sera rentable quand il dépassera 600 mem­­­bres. Il en a présentement 300. «On est dans une bonne période et le lendemain de la dinde, c’est une très bonne période», a dit l’homme d’affaires en souriant.

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