Quand les églises rendent l’âme

Publié le 24/12/2013 à 16:33

Quand les églises rendent l’âme

Publié le 24/12/2013 à 16:33

2/5.Pas moins de 40 églises sont redevenues poussière au Québec depuis 10 ans. D’après le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), la majorité de ces démolitions est attribuable à la volonté humaine. Environ le quart a été causé par des sinistres.

Ces disparitions d’églises s’ajoutent aux quelque 130 autres destructions qui ont eu lieu entre 1900 et 2003 et qui ont été répertoriées par la Chaire de recherche en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal.

«On ne peut pas tout sauver, a indiqué le chargé de projet du CPRQ, Denis Boucher. Tout dépend de l’état physique du bâtiment. Vient un temps où il faut évaluer les défis techniques qui se présentent.»

«Il y a aussi une logique financière qui doit prévaloir, à savoir jusqu’où on peut aller collectivement pour sauver un bâtiment, a ajouté M. Boucher. Il faut que l’investissement qu’on va faire pour le bâtiment puisse servir de levier pour la communauté et non pas lui ajouter une charge à long terme.»

Le coût d’un projet de transformation d’une église est très variable, mais dans plusieurs cas, il a dépassé 1 M$. À titre d’exemple, 6,3 M$ ont été investis pour déménager la bibliothèque municipale de Joliette dans l’ex-église Saint-Pierre-Apôtre. À l’opposé, le prix de l’aménagement d’un centre d’escalade dans l’ancien­ne église Christ-Roi, à Sherbrooke, s’est limité à 500 000 $.

En comparaison, le coût de démolition d’une église oscille entre plusieurs dizaines de milliers de dollars et quel­ques de centaines de milliers de dollars, selon le bâtiment. La démolition est, dans certains cas, moins coûteuse, ce qui pousse des promoteurs ayant acquis une église et ayant tenté en vain d’y réaliser un projet à la laisser à l’abandon, en attendant que son état soit si exécrable que la destruction devienne la seule option.

«Parfois, l’intérêt des promoteurs, ce n’est pas tellement l’église que le site, a indiqué Denis Boucher. Les municipalités doivent appliquer leur règlement et intervenir dans le cas où un bâtiment est laissé à l’abandon ou sans entretien.»

Le CPRQ croit que toutes les églises méritent d’être sauvées, dans la mesure où des projets réalistes sont proposés. Malheureusement, le dialogue entre les communautés religieuses, les communautés civiles et les municipalités est trop souvent déficient.

«On attend que l’église soit à vendre pour lui trouver un nouvel usage. Le projet de garderie est terminé, l’école de l’autre côté de la rue a été agrandie, mais on n’a jamais pensé à l’église. La fabrique aurait pu avoir un intérêt à vendre la sacristie ou à louer un espace au sous-sol», a expliqué M. Boucher.

 

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