Une autre tuile (méritée, celle-là) pour BP

Publié le 28/06/2010 à 12:23

Une autre tuile (méritée, celle-là) pour BP

Publié le 28/06/2010 à 12:23

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Une autre tuile s’abat sur BP dans la foulée de la fuite de pétrole causée par l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon survenue dans le Golfe du Mexique le 20 avril dernier.

Selon une dépêche récente du New York Times, BP a perdu une douzaine de négociateurs (traders) de contrats à terme sur le pétrole et le gaz, une activité très rentable pour elle.

BP réaliserait bon an mal un profit net de 2 à 3 milliards de dollars US sur cette activité, qui ferait l’envie de bien des sociétés pétrolières. C’est presque que 20 % des 16,7 milliards de dollars US de bénéfice net que la pétrolière britannique a réalisé l’an dernier.

La multinationale est très discrète sur cette activité, mais elle a déjà admis dans un document déposé à la Securites and Exchange Commission qu’elle avait réalisée un bénéfice net de 2,97 milliards de dollars sur ses activités de négociation de contrats sur les marchés à terme en 2005.

Cette importante source de revenus pour BP s’appuie notamment sur son impressionnant réseau de stockage et de distribution de pétrole et de gaz, qui lui permet de déplacer et d’entreposer des quantités énormes de pétrole et de gaz et d’exploiter ces stocks selon l’humeur des marchés ou encore pour les influencer.

Notation de crédit en baisse

La perte des négociateurs de BP s’explique surtout par la baisse de la notation de crédit de la société, qui a fait monter les taux de rendement exigé sur l’argent qu’elle doit emprunter. Fitch a même réduit la notation de crédit de BP à la cote juste au-dessus du taux de rendement des obligations de pacotille (junks bonds).

Ce coût plus élevé de l’argent contraint BP à consacrer moins de ressources financières à la négociation de produits dérivés sur le pétrole et le gaz naturel, ce qui amène ses négociateurs à quitter le bateau.

Contrôle du marché

Il semble que BP fasse beaucoup plus que de la contrepartie dans ce domaine d’activités. Il lui arriverait en effet de négocier des quantités d’hydrocarbures en plus grand volume qu’elle n’en possède, ce qui est illégal.

C’est ainsi qu’elle fut condamner à payer une amende de 303 millions de dollars US en 2007 pour avoir tenté de contrôler le marché du gaz propane au Texas. Il fut alors prouvé qu’elle avait vendu à découvert des contrats de livraison de propane pour 800 000 barils de plus que les stocks qu’elle possédait.

Un négociateur avait plaidé coupable, mais d’autres avaient nié leur culpabilité et avaient logé des appels pour contester le jugement. Ils furent exonérés en 2009 pour une raison technique.

D’autres enquêtes ont été menées sur des activités de contrôle du marché du pétrole en Oklahoma, mais les poursuites ont été abandonnées, encore une fois pour des raisons techniques.

Image malmenée

L’image de BP est fort malmenée depuis la catastrophe survenue dans le Golfe du Mexique, mais cet accident (pire que les autres, il est vrai) n’est un événement parmi d’autres qui sont survenus au cours des dernières années.

Qu’on se rappelle de l'explosion survenue en 2006 dans une raffinerie de pétrole du Texas, qui a fait 15 morts et 180 blessés, et aux nombreuses fuites de pétrole survenues sur ses oléoducs rouillés servant au transport du pétrole de Prudhoe Bay à un port situé sur la côte ouest de l’Alaska.

 

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