Un site d'enfouissement de déchets radioactifs dans la région des Grands Lacs?

Publié le 21/01/2016 à 17:23

Un site d'enfouissement de déchets radioactifs dans la région des Grands Lacs?

Publié le 21/01/2016 à 17:23

Par AFP

Une pétition signée par 92.000 personnes s'opposant à la construction d'un site d'enfouissement de déchets radioactifs, au coeur des Grands Lacs, a été remise cette semaine à la ministre canadienne de l'Environnement qui a jusqu'au 1er mars pour se prononcer sur le projet, a-t-on appris jeudi.

Le cabinet de la nouvelle ministre, Catherine McKenna, a confirmé à l'AFP avoir reçu cette pétition de 6.000 pages. Elle a en principe jusqu'au 1er mars pour se prononcer et mettre un point final au processus d'évaluation environnementale, dont un comité avait rendu un premier avis positif en mai.

À l'origine de la controverse, l'intention d'Ontario Power Generation (OPG) de creuser, par 680 mètres de profondeur, à travers de la roche vieille de 450 millions d'années, un site d'enfouissement de déchets nucléaires. Environ 60% de l'électricité d'OPG est d'origine atomique.

Le site retenu se situe toutefois sur les berges du lac Huron, dans le village de Kincardine, au coeur de la région des Grands Lacs, à seulement 200 km au nord-ouest de Toronto et 250 km au nord de la ville américaine de Détroit.

«Le problème est qu'aucun scientifique, aucun géologue, n'a pu nous assurer, avec une garantie de 100.000 ans, que cette décharge de déchets nucléaires ne va pas fuir et contaminer les Grands Lacs», a expliqué à l'AFP Beverly Fernandez, à la tête du regroupement à l'origine de la pétition.

Or, souligne-t-elle, ces cinq immenses lacs assurent l'eau potable de 40 millions de Canadiens et Américains. Et si une fuite devait contaminer le Lac Huron, "cela affecterait évidemment le fleuve Saint-Laurent" qui relie les Grands Lacs à l'Atlantique nord.

Ce projet a suivi un processus technique et scientifique des plus rigoureux, assure OPG. «La santé et la sécurité publiques seront protégées», a dit à l'AFP un porte-parole du producteur d'électricité ontarien, Neal Kelly.

Ce processus d'évaluation environnementale «est en cours depuis 15 ans» et est «un processus très exhaustif», fait-il valoir.

Au-delà de cette pétition, 184 collectivités locales (comtés, villages et métropoles) représentant 23 millions de personnes, de part et d'autre de la frontière canado-américaine, ont adopté des résolutions s'opposant au projet d'enfouissement. Figurent notamment sur cette liste les villes de Toronto, Détroit et Chicago.

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