La nouvelle norme ISO 26000 est un guide pour les entreprises et les organisations qui veulent entreprendre ou encadrer une démarche de responsabilité sociale.
" Cette norme est intéressante parce qu'elle place la responsabilité sociale au coeur des actions de l'entreprise ", souligne Marie-France Turcotte, professeure au Département de stratégies, responsabilité sociale et environnementale, à l'ESG UQAM.
" De plus, elle fait des parties prenantes des acteurs incontournables. Pas uniquement les clients et les fournisseurs de l'entreprise, mais toute la communauté dans laquelle l'entreprise se trouve. Elle fait en sorte que la responsabilité d'une organisation ne se limite pas à ses murs ", poursuit-elle.
Ce guide vient combler un vide, selon Simon Robert, chef du développement durable chez Loto-Québec et l'un des intervenants québécois qui ont contribué à l'élaboration de la norme. " Cela permet de clarifier le vocabulaire. Il existe beaucoup de termes dans ce domaine, certains propres à chaque organisation, ce qui complique les communications. ISO 26000 a le mérite de lever les ambiguïtés. "
Intérêt des entreprises du Québec
Les entreprises québécoises désireuses de se procurer la norme devront toutefois patienter. " Le Canada et le Québec ne l'ont pas encore adoptée officiellement, explique Jacques Blanchet, écoconseiller au Bureau de normalisation du Québec (BNQ). La version canadienne et québécoise devrait être disponible d'ici quelques mois et les entreprises québécoises pourront alors acheter le guide. "
Plusieurs entreprises et organisations québécoises, comme Loto-Québec et le Cirque du Soleil s'intéressent à la norme ISO 26000. Et avec raison, estime M. Robert. " C'est un pas en avant et dans la bonne direction. Une fois cette norme apprivoisée et intégrée aux pratiques des organisations, la prochaine étape sera de mettre en place une norme de responsabilité sociale qui mène à une certification. "
La norme se veut aussi un début de réponse à certaines inquiétudes du grand public. " Ce sont les groupes de consommateurs qui ont approché l'ISO pour qu'elle se penche sur cette question, souligne Mme Turcotte. Ils jugeaient qu'il y avait peu d'outils en place pour évaluer la responsabilité sociale des entreprises qui fabriquent les produits qu'ils achètent. "
ISO 26000 qui a été adoptée en novembre 2010, s'articule autour de principes comme la reddition de comptes, la transparence, le respect des parties, le comportement éthique, le respect des normes internationales de comportement ou le respect des droits de la personne.
