Opposé jusqu'à récemment à l'idée d'imposer une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), voilà que Stéphane Dion songe à en faire l'un des éléments clés de son programme électoral. Au moment où les automobilistes canadiens maugréent à propos du prix de l'essence, des membres du parti libéral doutent de la pertinence d'une telle approche. M. Dion serait toutefois convaincu qu'une taxe carbone, assortie d'une baisse des impôts équivalente, est la bonne chose à faire en matière de changements climatiques. L'ancien ministre de l'Environnement a abordé la question lundi lors d'une soirée bénéfice, sans toutefois dévoiler ses cartes: "Cette question, je la pose ce soir, il faut y penser", s'est-il contenté de dire. Le Globe and Mail rapporte pour sa part que M. Dion voudrait s'inspirer de la proposition de l'économiste de renom Jack Mintz, ancien président de l'Institut C.D. Howe. M. Mintz propose de s'inspirer de la taxe d'assise fédérale sur l'essence pour l'appliquer sur les autres sources d'énergie émettant des GES. L'essence ne serait pas taxée plus qu'elle ne l'est aujourd'hui, selon le plan Mintz. Les 17 milliards de revenus issus de cette taxe sur le carbone seraient retournés aux contribuables canadiens sous forme de baisses d'impôt, et une réforme similaire du système fiscal pour les entreprises serait également envisagée. La taxe sur le carbone taxerait donc la pollution tout en diminuant l'imposition sur les revenus, ou le travail. En théorie, elle aurait un impact nul sur les revenus, même si dans les faits cette neutralité pourrait s'avérer très difficile à atteindre. Le ministre de l'Environnement actuel, John Baird, n'a toutefois pas relevé cette neutralité sur les revenus dans ses commentaires hier."Je ne veux pas qu'un aîné soit placé devant le choix entre remplir son réfrigérateur, faire remplir des prescriptions ou remplir son réservoir d'essence», a-t-il dit avec ironie, selon La Presse. Certains écologistes craignent d'ailleurs que l'échec d'une telle proposition portée par Stéphane Dion, impopulaire auprès des électeurs, nuise à la viabilité future du concept même d'une taxe carbone. Le chef libéral serait malgré tout encouragé par l'accueil réservé à la taxe carbone en Colombie-Britannique, plutôt positif. Il faudra toutefois que le parti libéral passe à l'attaque rapidement et explique comment fonctionnerait leur plan de taxe sur le carbone…sans quoi d'autres s'occuperont de le faire à sa place. Pour aller plus loin : http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20080508.wcarbon08/BNStory/National/home?cid=al_gam_mostview The Globe and Mail http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/LAC.20080512.DION12/TPStory/?query=dion The Globe and Mail http://www.cyberpresse.ca/article/20080513/CPACTUALITES/805130748/6108/CPENVIRONNEMENT La Presse