Les firmes Hannon Armstrong et Pepco Energy Services proposent aux propriétaires de bâtiments de la région de Washington une offre pour le moins alléchante. Elles offrent de payer pour des rénovations écoénergétiques dans le bâtiment en question. En échange, les entreprises se paient à même les économies d'énergie. Après sept à dix ans, lorsque les investissements de capitaux auront été rentabilisés, en plus d'une marge de profit, c'est le propriétaire qui profite de ces économies. Puisque les actifs ont une durée de vie de quelques décennies, les économies peuvent s'avérer substantielles à terme. The Energy Efficiency Partnership of Greater Washington a été lancé en octobre dernier. Il découle d'une initiative de l'Université Virginia Tech, qui veut attirer l'attention sur le potentiel important d'efficacité énergétique encore sous exploité aux États-Unis. Concrètement, Pepco réalise préalablement un audit énergétique du bâtiment, question d'évaluer les économies possibles et les travaux nécessaires. La firme réalise ensuite les travaux, qui visent surtout les systèmes de climatisation, chauffage et ventilation, mais également l'éclairage. Pepco garantie les économies d'énergie, sur lesquelles s'appuie Hannon Armstrong pour financer les travaux. Une firme indépendante vérifie les économies réelles. Cette approche fournit plusieurs avantages non négligeables. Elle ramène tout d'abord le risque à zéro pour les propriétaires de bâtiments, privés ou publics. Plusieurs niveaux de gouvernements, qui ne jouissent souvent pas du même accès au capital que les entreprises privées, ont d'ailleurs paraphé une entente avec le Partenariat ce printemps. Ces travaux devraient permettre d'économiser 318 millions de kWh par année, et éviter l'émission d'environ 180 000 tonnes de gaz à effet de serre. Par ailleurs, cette approche permet également de contourner le "split incentive". Ce phénomène fait référence au fait que ni les propriétaires ni les locataires ont intérêt à investir davantage pour améliorer la performance énergétique d'un bâtiment. En effet, le propriétaire ne paie que rarement les factures énergétiques, et ne profiterait donc pas des économies en question. Les locataires n'ont pas avantage à investir dans des travaux et équipements puisque le bâtiment ne leur appartient pas, et qu'ils pourraient très bien déménager avant de rentabiliser l'investissement en question. Pour aller plus loin : http://www.eep.ncr.vt.edu/ The Energy Efficiency Partnership of Greater Washington