Rémunération: la pression des actionnaires porte fruit

Publié le 16/02/2010 à 13:12

Rémunération: la pression des actionnaires porte fruit

Publié le 16/02/2010 à 13:12

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. La pression des actionnaires commence à porter fruit sur la rémunération des hauts dirigeants.

Alors que les banques canadiennes consultent leurs actionnaires, Royal Dutch Shell a décidé de geler le salaire de ses deux plus importants dirigeants entre juillet 2009 et janvier 2011. Il s’agit du chef de la direction et du chef de la direction financière, dont les salaires ont été fixés à 80 % de ceux de leurs prédécesseurs

La structure de bonification est restée en place, mais les actions qui seront données devront être conservées pendant au moins deux ans.

Les bonis tiendront en compte la réalisation d’objectifs et de critères de performance basés sur le rendement de ses principaux concurrents : BP, Total, ExxonMobil et Chevron

De plus, les bonis pourront être réduits rétroactivement si les dirigeants font de fausses déclarations (comme surévaluer les réserves de pétrole) ou s’ils sont responsables des délais indus dans la réalisation de projets.

Deutsche Bank

De son côté, la Deutsche Bank a étendu dans le temps le paiement des bonis de 100 000 euros et plus. Le délai augmentera avec le montant versé, si bien que la partie différée du paiement se situera autour de 50 à 70 % des bonis prévus pour la plupart des cadres et qu’elle pourra atteindre jusqu’à 90 % pour les plus hauts dirigeants.

Les bonis seront versés en actions (75%) et en argent comptant (25 %).

Quant à la période de paiement, elle pourra aller jusqu’à 3 ans et trois-quarts pour les actions et trois ans pour l’argent. Aucun bonus ne sera payé au cours de la première année après son attribution.

Mieux rémunérer

Toutes ces mesures visent à récompenser plus intelligemment les efforts des personnes qui se méritent des bonis.

On veut que les versements se fassent pendant quelques années après afin d’éviter la manipulation des données comptables pour faire croître rapidement le prix de l’action et pour retenir des sommes advenant que les objectifs n’aient pas été durables dans le temps ou que des erreurs graves ne soient commises.

Canada

On n’a rien vu de semblable au Canada pour la bonne raison que les actionnaires sont encore plutôt passifs face à la rémunération des hauts dirigeants.

Un autre facteur pourrait être le fait que les excès sont moins grands au Canada et que les conseils d’administration n’ont pas encore été confrontés à de véritable révolte d’actionnaires comme ce fut le cas pour Royal Dutch Shell l’an passé.

Cela ne devrait toutefois pas empêcher les conseils d’administration des sociétés canadiennes d’être plus créatifs en matière de rémunération incitative.

 

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