La fermeture de l'usine Pétromont à Varennes entraînera une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) et obligera son voisin, le transformateur de plastique AET, à améliorer son efficacité énergétique. L'usine AET de Varennes s'approvisionne en vapeur auprès de Pétromont. La vapeur entre dans le processus de production de l'entreprise et permet de chauffer et étirer le plastique. La vapeur est acheminée par pipeline à partir de l'usine Pétromont jusqu'aux installations d'AET, en passant par celles de Basell. Pétromont brûle du mazout, du gaz ou des résidus de pétrole pour produire cette vapeur, un procédé qui génère des émissions de GES. Une quantité de vapeur est ensuite perdue dans son transport par pipeline entre Pétromont et AET. Ces pertes de vapeur font en sorte qu'une portion des GES est émise inutilement. Avec les fermetures de Pétromont et Basell, AET sera contrainte d'investir dans un nouveau procédé de chauffage sans vapeur. "C'est l'autosuffisance ou la mort", affirme Christiane Tardy, directrice de l'exploitation de l'usine, qui ajoute qu'AET ne pourrait s'approvisionner en vapeur auprès d'aucune autre entreprise. La fermeture de Pétromont est prévue pour le 30 avril. AET investira d'ici là deux millions de dollars dans un système de réchauffement de l'air qui utilise une simple flamme alimentée au gaz, un combustible plus propre que le mazout et les résidus de pétrole. En éliminant l'intermédiaire et en diminuant la longueur de la ligne d'approvisionnement,"on va prendre beaucoup moins d'énergie pour faire la même transformation de plastique", explique Mme Tardy."Cet investissement va nous permettre de faire des économies d'énergie, ce qui en fait un projet rentable", ajoute-t-elle. Elle admet que"les nouvelles installations sont à peine entamées", mais espère que tout sera prêt en mai. AET produit des pellicules de plastique d'emballage utilisées entre autres dans la fabrication des sacs de chips et de biscuits. Réduction des émissions Les émissions de GES produites par l'ensemble des industries de la Ville de Varennes devraient diminuées avec la fermeture de Pétromont et les nouvelles installations d'AET."Il faut considérer les émissions dans leur ensemble", soutient Mme Tardy. Selon le site Pollution Watch, l'usine Pétromont de Varennes arrivait au 138e rang national au niveau des émissions de gaz à effet de serre en 2005. Cette année là, elle a rejeté 353 200 tonnes de GES dans l'atmosphère, dont 1806 tonnes de méthane et 351 394 tonnes de dioxyde de carbone. Par rapport à la situation actuelle, AET prévoit une réduction approximative de 300 tonnes métriques de CO2 par année, seulement pour sa propre usine. Christiane Tardy ne disposait toutefois pas des informations concernant le niveau d'émissions actuel d'AET.