Mort de Paul Desmarais, homme d'affaires à l'ombre des politiques

Publié le 09/10/2013 à 15:44, mis à jour le 09/10/2013 à 16:22

Mort de Paul Desmarais, homme d'affaires à l'ombre des politiques

Publié le 09/10/2013 à 15:44, mis à jour le 09/10/2013 à 16:22

Par AFP

Homme d'affaires milliardaire canadien et philanthrope, Paul Desmarais, décédé à l'âge de 86 ans, a marqué de son empreinte le capitalisme industriel à l'ombre des hommes politiques et plus particulièrement de Nicolas Sarkozy.

Mardi soir, "Paul Desmarais est mort paisiblement entouré de ses êtres chers", a annoncé mercredi sa veuve Jacqueline et ses quatre enfants Paul Jr., André, Louise et Sophie.

Né en 1927 à Sudbury, ville minière des grands lacs de la province de l'Ontario, il a commencé son ascension dans les affaires avec le rachat à 23 ans et pour un dollar de l'entreprise d'autobus de son père.

Pour sa réussite, l'homme va savoir s'entourer et faire des rencontres clés comme en 1979 l'homme d'affaires belge Albert Frère, d'un an son aîné, quand tous les deux font leur entrée au capital de la holding française Paribas qui sera nationalisée deux ans après avec l'arrivée des socialistes au pouvoir en France.

Depuis cette date, la trajectoire de deux hommes est étroitement liée avec leur société commune de droit néerlandais Parjointco et ils tissent leur toile dans le capital de nombreuses entreprises industrielles ou dans la finance sur tous les continents.

Paul Desmarais et maintenant ses deux fils Paul Jr. et André qui co-président Power Corporation, c'est un groupe de 33 000 personnes dans le monde avec 271 milliards d'actifs. Le groupe possède des intérêts dans des groupes très divers comme les français Lafarge (matériaux de construction et BTP), Total (pétrole), GDF-Suez (énergie et eaux) ou Pernod Ricard (spiritueux). Le groupe possède la majorité de l'entreprise minière Imerys ou encore les grandes compagnies d'assurance Great-West, London Life ou Canada-Vie.

Pour tisser un tel empire Paul Desmarais s'est appuyé aussi sur ses relais dans le monde politique au-delà des frontières canadiennes. En 1995, il accueille dans son domaine du Québec Nicolas Sarkozy dans ce qui est alors une véritable traversée du désert pour celui qui soutenait Edouard Balladur dans la course à la présidence française.

"Si je suis aujourd'hui président je le dois en partie aux conseils, à l'amitié et à la fidélité de Paul Desmarais", avait déclaré Nicolas Sarkozy en lui remettant en 2008 la grand'croix de la légion d'honneur.

Il y a un mois, Nicolas Sarkozy faisait d'ailleurs partie des invités au mariage de la petite fille de Paul Desmarais, également petite fille de l'ancien Premier ministre canadien Jean Chrétien, avec le prince belge Hadrien de Croÿ-Roeulx.

"Très proche de la famille Desmarais", l'ex-président français Nicolas Sarkozy, "exprimera ses condoléances de manière privée" à la veuve et aux enfants Desmarais, a fait savoir à l'AFP son entourage.

Proche des milieux libéraux et fédéraliste convaincu, il avait mis le pied à l'étrier à deux autres chefs de gouvernement du Canada, Paul Martin et Brian Mulroney, ex-employés de Power Coroporation.

La classe politique canadienne a manifesté son émotion mercredi après la disparition de Paul Desmarais et une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale du Québec.

Pauline Marois, la Première ministre de la province, a salué "un homme au parcours exceptionnel avec un sens des affaires hors du commun".

Sa fortune lui a également permis d'être un mécène dans le domaine culturel poussé aussi par la passion de son épouse pour l'opéra et la musique classique. Le groupe contribue ainsi au financement de l'orchestre symphonique de Montréal ou au musée des Beaux-Arts. Son mécénat s'étendait aussi aux universités de Montréal ou d'Ottawa.

Le chanteur Robert Charlebois très ému a livré aux télévisions quelques anecdotes de ses rencontres avec Paul Desmarais. "Il voulait que je fasse des chansons pour Mme Desmarais et qui ne passaient jamais à la radio, il me sortait et on allait écouter de la musique".

Le groupe Desmarais c'est aussi des intérêts dans les médias avec le quotidien francophone La Presse et six autres journaux.

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