Mécénat culturel: une cible de 68 M$ par an

Publié le 11/06/2013 à 15:18, mis à jour le 11/06/2013 à 15:31

Mécénat culturel: une cible de 68 M$ par an

Publié le 11/06/2013 à 15:18, mis à jour le 11/06/2013 à 15:31

Pierre Bourgie, homme d'affaires et mécène, a pour mission de stimuler le mécénat culturel

Le Groupe de travail sur la philantropie culturelle veut augmenter de 50% en quatre ans les dons faits aux arts et à la culture, les faisant passer de 45 M$ à 68 M$. Présidé par l’homme d’affaires et mécène Pierre Bourgie, le groupe, mandaté par la première ministre Marois, déposait aujourd’hui à Québec une série de recommandations pour inciter les Québécois à se faire plus généreux à l’égard de leur culture.

De manière générale, les Québécois sont moins portés à donner que les autres Canadiens et la différence est importante. Selon Statistique Canada, en 2010, les Québécois ont donné à diverses causes un montant moyen de 208$, comparativement à 446$ pour le reste du Canada. Trois pour cent des dons faits au Québec par les entreprises et les particuliers ont appuyé les arts et la culture.

«Depuis la Révolution tranquille, en général, les Québécois s’attendent à ce que le gouvernement s’occupe de la culture et je pense que c’est là le cœur du problème. Si on veut augmenter le financement en culture, il faut que le privé fasse sa place», a estimé Pierre Bourgie, principal donateur du nouveau pavillon du Musée des Beaux-Arts de Montréal.

Lui et son groupe de travail proposent de bonifier les incitatifs fiscaux afin de stimuler les dons à la culture, et ce même si la fiscalité québécoise est plus généreuse qu’ailleurs au Canada en ce qui a trait aux dons et même si rarement les crédits d’impôt pour dons sont réclamés. Le premier don culturel de plus de 5000$, avec un plafond de 25 000$, donnerait droit à un crédit d’impôt additionnel de 25% - cela porterait l’ensemble de l’aide fiscale à 3838$. Pour favoriser les dons majeurs (250 000$ et plus sur une période maximale de dix ans) un crédit d’impôt de 30% s’ajouterait aux autres mesures fiscales.

«Les Québécois font moins de dons importants que les gens d’ailleurs au Canada et on pense qu’on peut favoriser ça. Je pense que s’il n’y a pas d’incitatif, ce sera difficile d’augmenter la proportion des dons en faisant appel simplement à la générosité pure», croit M. Bourgie, qui préside la Société Financière Bourgie depuis qu’il a vendu les maisons funéraires Urgel Bourgie en 1996.

Le groupe de travail sur la philantropie culturelle propose par ailleurs de mettre en place Partenaires, une OSBL indépendante du gouvernement, qui fournirait des services conseil et du savoir-faire dans le maillage entre le secteur culturel et le milieu des affaires. Il est apparu dans les consultations que beaucoup d’organisations culturelles se sentent mal outillées pour mener des campagnes de levées de fonds et qu’elles ont besoin de davantage de contacts dans le milieu des affaires.

«Notre intention n’est surtout pas d’alourdir un processus qui est déjà un peu lourd. Notre constat est que beaucoup d’organismes tentent avec peu de moyens d’obtenir le type de services que PArtenaires sera appelé à rendre. Avec plus ou moins de résultats parce que les moyens n’y sont pas. On a essayé de voir comment on pouvait aider», précise M. Bourgie.

Le groupe de travail souhaite aussi diverses améliorations au programme Mécénat Placements Culture afin de le pérenniser et de donner accès aux fonds plus rapidement pour les organisations qui ont besoin d’un financement à court terme. L’enveloppe budgétaire devrait par ailleurs passer à 10 M$ d’ici trois ans, recommande le groupe au gouvernement Marois. Et pour s’assurer de l’avenir du programme, il est suggéré de créer un fonds gouvernemental de 200 M$ (avec les contributions d’Hydro-Québec et de Loto-Québec notamment) dont les revenus d’intérêt permettraient le financement à long terme de Mécénat Placements Culture.

Enfin, diverses mesures sont prévues pour intéresser davantage les jeunes à la culture, de manière à former les mécènes de demain. Il est question de limiter à 1$ l’accès des jeunes aux musées d’État et d’introduire l’histoire de l’art au primaire.

«C’est plus difficile de faire des dons à la culture à 70 ans quand on ne l’a jamais fait. C’est un bon investissement de prendre un jeune et de l’amener à côtoyer la culture, à la comprendre. Ce n’est pas qu’une marchandise et un objet de divertissement. Quand on est en contact avec la culture jeune, on comprend mieux ses autres dimensions», estime M. Bourgie, qui dit avoir apprécié à chaque fois qu’il a fait un don le sentiment d’avoir fait la différence.

La première ministre Pauline Marois, qui avait mandaté le groupe de travail sur la philantropie culturelle en janvier dernier, afin de favoriser les dons privés et l’accès aux mesures d’aide pour les organismes culturels, a indiqué que ses propositions seraient analysées au cours des prochaines semaines.

«Tout en considérant la capacité de payer de l’État, j’entends donner suite rapidement aux travaux qui ont mené au dépôt de ce rapport», a-t-elle indiqué.

Le coût des propositions incluses dans le rapport Vivement, pour une culture philantropique au Québec est évalué à 15 M$ par année.

Pierre Bourgie était entouré notamment de Sophie Brochu (Gaz Métro), Jo-Ann Kane (Collection Banque Nationale du Canada), Jacques Parisien (Astral Media) et Peter D. Simons (Simons)

 

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