Les autorités américaines ont ouvert une enquête sur le groupe de compléments nutritionnels Herbalife, accusé de faire reposer son activité sur une vaste fraude, rapportent samedi le New York Times et le Wall Street Journal.

L'enquête est menée par les services du ministre de la Justice de l'état de New York Preet Bharara et par la police fédérale, le FBI, écrivent les deux quotidiens, citant des sources proches du dossier.

Pour l'instant, aucune malversation n'est reprochée au groupe, objet depuis décembre 2012 d'une campagne virulente de l'investisseur activiste William Ackman, à la tête du fonds Pershing Square.

L'enquête n'est encore qu'au stade préliminaire, selon les journaux.

Dans un communiqué Herbalife explique n'avoir pas eu connaissance d'une enquête à son sujet. "Nous n'avons pas connaissance d'une enquête en cours menée par le DoJ (ministère de la Justice) et le FBI, et nous n'avons encore reçu de requête demande d'information ni formelle ni informelle de l'un ou l'autre", écrit-il.

M. Ackman, un actionnaire activiste, avance que l'entreprise, qui écoule ses substituts de repas et ses barres énergétiques via un réseau de distributeurs indépendants (sur le modèle popularisé par Tupperware) dans plus de 80 pays, gagne de l'argent non pas en vendant ses produits aux particuliers, mais en recrutant sans cesse de nouveaux revendeurs qui seraient obligés d'acquérir ces produits.

L'un des gendarmes des marchés américains, la Commission fédérale du commerce, a donné corps à ces allégations en ouvrant une enquête il y a quelques jours.

Face à M. Ackman, qui parie sur une baisse du titre, d'autres comme l'investisseur activiste Carl Icahn, premier soutien du groupe, sont venus défendre Herbalife en prenant des participations dans son capital.

Un épisode haut en couleur de cette bataille avait vu l'an dernier les deux milliardaires s'insulter en direct à la télévision.

M. Icahn reste le premier actionnaire d'Herbalife, avec une participation de 16,8% fin 2013. L'investisseur, qui s'est engagé à voter en faveur de la direction lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, s'est vu confirmer récemment le droit de monter sa participation jusqu'à 25% du capital.